Le Figaro Magazine

LUCIEN PEPERMANS, TINTIN D’UN JOUR

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Ily a d’abord eu Jean-Pierre Talbot, le Tintin des deux films des années 60, Le Mystère de la Toison d’or et Les Oranges bleues. On se souviendra qu’en 2012, derrière le Tintin pixel de Spielberg, se cachait en fait Jamie Bell qui prêta sa gestuelle et ses expression­s au petit reporter à la houppette. Mais il existe un Tintin de chair et d’os que peu de gens connaissen­t, celui qui endossa le costume de moujik un certain 8 mai 1930. Pour fêter la fin de publicatio­n des aventures de Tintin au pays des Soviets, le journal convie les lecteurs à accueillir Tintin à son retour d’URSS. C’est Lucien Pepermans qui est engagé pour jouer le rôle. A la surprise générale, dès qu’il pose pied à terre, le vrai-faux Tintin est accueilli par une foule immense. En 1998, soixante-huit ans après l’événement, le tout premier Tintin de chair et d’os confiera à l’âge de 83 ans : «A l’époque, j’étais scout à la 27e BP, à Woluwé. Mon chef m’avait envoyé au journal Le Petit Vingtième en me disant : “Tu vas jouer Tintin. Hergé veut te voir.” » Pour transforme­r ce solide gaillard de 15 ans mesurant 1,70 m, il faudra deux tubes de Gomina argentine afin de fixer la houppe dans les toilettes de la gare de Louvain. Quand il arrive en gare de Bruxelles, l’atmosphère est tellement électrique qu’une jeune femme lui tend son bébé pour qu’il l’embrasse. Une bousculade sépare soudain la mère de l’enfant. Lucien Pepermans réussira finalement à lui rendre le nourrisson. Pour tout cela, le garçon sera royalement payé 100 francs belges.

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