JOSÉPHINE BAKER CROQUÉE PAR CATEL & BOCQUET
Le tandem infernal est de retour ! Après les succès de Kiki de Montparnasse et d’Olympe de Gouges, Catel Muller et José-Louis Bocquet règlent le cas de Joséphine Baker ( Joséphine Baker, Casterman, 567 p., 26,95 €). L’une est au pinceau, l’autre au stylo. Selon leur habitude et leur exigence récurrente, les deux artistes n’ont pas lésiné : leur roman graphique fait près de 600 pages, réunit des centaines de cases ainsi que, en fin d’ouvrage, les biographies des personnages ayant croisé Joséphine. Car, pour Catel et Bocquet, la biographie seule ne compte pas : il s’agit de rendre compte d’une époque, d’une société, d’un milieu. Et, pour cela, la danseuse noire était un sujet idéal. Proche de Cocteau, du Corbusier, adorée par Picasso ou Simenon, sa vie fut un roman courant du Missouri au château des Milandes, où elle créa sa fameuse
« tribu arc-en-ciel », en passant par Buenos Aires, Vienne ou Londres. Engagée dans la résistance puis dans la lutte contre le racisme, elle fut une star immense puis une légende ruinée avant de disparaître, en 1975. Cette vie, Catel la dessine avec une grâce infinie et Bocquet l’écrit avec un sens du détail qui n’en finit plus de fasciner. C’est donc un nouveau roman graphique monumental que signent ces deux génies de la bande dessinée ; ceux qui avaient adoré les précédents peuvent courir en librairie toutes affaires cessantes.