Le Figaro Magazine

LE MARCHÉ REPREND DES COULEURS

Après cinq années difficiles, les profession­nels enregistre­nt une forte hausse de la demande dans certaines villes. Malgré tout, les prix restent sages.

- PAR MARIE PELLEFIGUE

Amorcé au printemps dernier, le retour des acquéreurs se confirme et permet au marché immobilier de province de sortir de sa convalesce­nce. Sur les douze dernier s moi s , prè s de 830 000 transactio­ns ont été enregistré­es en France, soit près de 100 000 de plus que l’an dernier à la même époque. « En termes de volume de ventes et de progressio­n, nous avons connu un été plus soutenu que les années précédente­s » , confie Thierry Delesalle, notaire à Paris. En parallèle, les prix restent relativeme­nt sages car, grâce à cette conjonctur­e plus clémente, beaucoup de propriétai­res mettent leurs biens en vente et contribuen­t à éviter la pénurie.

Léger bémol cependant, l’évolution est très contrastée selon les agglomérat­ions. Si les coeurs des grandes villes connaissen­t une légère frénésie, avec un afflux d’acquéreurs et un frémisseme­nt à la hausse des tarifs, ce n’est pas le cas des quartiers périphériq­ues où le stock de biens à vendre reste important. Autre point notable : si cette météo favorable touche les grandes agglomérat­ions, les acheteurs ne se précipiten­t pas dans les petites villes de province. Même constat dans les zones rurales, où les prix sont toujours légèrement orientés à la baisse.

Bordeaux : demande soutenue et prix en hausse

Les acheteurs sont toujours plus nombreux à vouloir investir à Bordeaux, du coup les tarifs grimpent. D’après la chambre des notaires, le prix médian d’un appartemen­t ancien était de 3 080 €/m² au 31 mai dernier, soit 0,65 % de plus qu’en janvier. Dans les quartiers prisés, à proximité de la place des Quinconces, les tarifs du bel ancien frôlent ceux du neuf, entre 5 000 et 6 000 €/m². Les logements, même en mauvais état, s’y négocient rarement en dessous de 4 500 €/m². Constat identique pour les petites surfaces comme ce studio de 20 m2 situé place des Victoires, récemment arraché à 80 000 € par un investisse­ur. Dans les quartiers moins huppés, les prix sont aussi orientés à la hausse : entre 3 200 et 3 700 €/m² à Saint-Paul (10 à 15 % de moins à Saint-Michel) et de 2 500 à 2 800 € à Saint-Jean. Dans la ville, la demande de maisons est très forte, et les tarifs ont progressé de 3,1 % sur un an glissant, d’après les notaires. « Nous commençons à atteindre les limites de pouvoir d’achat des Bordelais et, si la hausse perdure, le nombre d’acquéreurs va diminuer », prédit Jean-Charles Boyer, directeur de Guy Hoquet-Nansouty. Dans ce quartier, une petite échoppe de 70 m2 en mauvais état se vend 200 000 € en moyenne. Ailleurs, la même de 100 m2 se négocie rarement en dessous de 300 000 €. Sauf sur la rive droite, à La Bastide, où une maison traditionn­elle à rafraîchir a trouvé preneur pour 265 000 €. Enfin, les acheteurs de bâtisses bourgeoise­s avec de belles prestation­s à Bordeaux centre, dans le Triangle d’Or ou aux Chartrons, sont nombreux et l’offre ténue. « Il faut aujourd’hui compter entre 1 et 1,5 million d’euros pour une jolie maison intraboule­vard. Avec quelques travaux, elle pourra atteindre 2 millions si elle a un très grand jardin » confie Henri Courau, directeur d’Emile Garcin Bordeaux-Bassin d’Arcachon.

Lille : dégrippage en cours

Le redémarrag­e du marché lillois se poursuit. Les demandes se concentren­t dans la ville intra-muros et la première couronne. A tel point que, « depuis juillet, nous commençons à manquer de biens à vendre et craignons que cette mini-pénurie n’entraîne une hausse des prix, ce qui tuerait la reprise de l’activité », se désole Philippe Descampiau­x, directeur des agences Descampiau­x-Dudicourt. D’après les notaires, le prix médian des appartemen­ts à Lille était de 2 820 €/m² fin mai. Les disparités restent cependant fortes selon les quartiers. En centre-ville, le tarif moyen tourne autour de 3 500 €/m² et peut atteindre 4 000 €/m² pour une petite surface en bon état. Le très haut de gamme, rare dans la ville, se négocie plutôt 5 000 €/m² en moyenne. Cet été, à côté des Beaux-Arts, un 2-pièces de 55 m2 refait à neuf a été cédé 290 000 €, soit 5 270 €/m². A l’autre bout du

spectre, dans les quartiers populaires comme Lille Sud ou Fives, les appartemen­ts se vendent toujours de 1 300 à 1 800 €/m².

Sur les six derniers mois, les ventes de maisons ont aussi augmenté. L’an dernier, ce marché était animé par les seuls primo-accédants dotés de 150 000 à 180 000 € de budget. Aujourd’hui, elles intéressen­t des acquéreurs au pouvoir d’achat plus important. Les maisons familiales des années 1930 se trouvent entre 240 000 et 300 000 €. « Dans les secteurs huppés, des ventes de belles maisons bourgeoise­s de 300 m2 se réalisent entre 800 000 € et 900 000 € » , confie Lucien Masse, président de Nord de France Sotheby’s Internatio­nal Realty. Les villas des années 1970 entièremen­t relookées avec des grands terrains se vendent dans les mêmes budgets. Ce type de bien valait au moins un million d’euros en 2008.

Lyon : un marché à deux vitesses se met en place

Les acquéreurs continuent d’affluer dans la capitale des Gaules et achètent rapidement, notamment dans les quartiers centraux très prisés. Les tarifs s’en ressentent : d’après les notaires, Lyon est la ville de province où les prix ont le plus augmenté. Fin mai, un appartemen­t ancien valait 3 320 €/ m² en moyenne, soit 1,5 % de plus qu’un an auparavant. Dans le haut de gamme, « la demande est soutenue pour les beaux appartemen­ts familiaux de 180 à 300 m2 au coeur de la Presqu’île ou dans le VIe et ses environs » , constate Rodolphe Brault, directeur d’Emile Garcin. Dans ces quartiers recherchés, les tarifs oscillent entre 3 500 et 5 000 €/m², et ils peuvent atteindre 6 000 €/m² pour une petite surface. Les acheteurs ne négocient pas si le logement ne compte aucun défaut, ce qui est rare. Dernièreme­nt un 6 pièces de 180 m2 s’est vendu 750 000 €, soit près de 4 200 €/m², près de la place Bellecour. Sur le plateau ou les pentes de la CroixRouss­e et dans le Vieux Lyon, les tarifs vont de 3 200 à 4 200 €/m². « A Lyon centre, le panier moyen des acheteurs est de 330 000 € » , confirme Bruno Gattet, directeur des agences Century 21 Presqu’île. Un peu moins chers, les bords de Saône, côté Ve et IXe et Jean Macé à l’est du Rhône, où les prix vont de 2 800 à 3 600 €/ m². Enfin, dans le reste de la ville, on trouve des tarifs nettement plus bas, entre 2 000 et 2 800 €/m², à condition de viser une grande copropriét­é datant des années 1960 et 1970. « Les acheteurs sont rebutés par le haut niveau de charges et, même affichés à bas prix, elles mettent du temps à trouver

Lyon est la ville de province où les prix ont le plus augmenté en un an

preneur », confie Gaël Fluchaire, directeur de Guy Hoquet VIIe.

Marseille : la baisse des prix semble enrayée

Après cinq années de crise, l’immobilier marseillai­s se remet doucement. « Les prix sont très stables partout dans la ville, sauf ceux des petites surfaces bien placées, pour lesquelles nous constatons un frémisseme­nt », affirme Marc Rossello, directeur de Century 21-Can Transactio­ns dans le VIIIe. Les acheteurs sont revenus, « notamment dans la tranche de prix de 400 000 à 600 000 €, pour laquelle la demande était au point mort depuis plusieurs années » , confie Benoît Bouzereau, gérant d’Era- Bouzereau. Ils comparent les prix avant de négocier, car beaucoup de propriétai­res continuent à surestimer leurs biens, ce qui ne contribue pas à fluidifier le marché. « Plus le logement vaut cher, plus la surestimat­ion est élevée » , soupire Marc Rossello. Aujourd’hui, un très bel appartemen­t avec vue sur mer proche de la Corniche ou des plages plafonne à 5 000 €/m². Sans aperçu sur la Méditerran­ée, il se vend environ 20 % de moins, comme ce 3-pièces de 65 m2 dans une résidence de standing des années 1990 à Bonneveine cédé 270 000 € avec terrasse et garage, soit 4 154 €/m². Dans le secteur, les petites maisons de 80 à 90 m2 avec jardin se vendent de 300 000 à 320 000 € et celles de 200 m2 avec un grand terrain valent entre 700 000 et 800 000 €. Plus proche du coeur de ville, le prix des appartemen­ts va de 2 100 à 2 700 €/m². Ainsi, rue de Paradis, ce 6- pièces de 160 m2 vendu 405 000 €, soi t 2 530 €/m². Enfin, dans les quartiers nord, les petites copropriét­és des années 1960 se négocient autour de 1 000 €/ m² et se louent sans difficulté. « Les investisse­urs obtiennent facilement de 10 à 12 % de rentabilit­é, avec un risque relativeme­nt faible si la copropriét­é est en bon état » , estime Cyril Tisserand, directeur de Saint Joseph Immobilier.

Montpellie­r : beaucoup de biens à la vente et des prix en légère baisse

D’après les notaires, le tarif médian des appartemen­ts anciens a continué de diminuer à Montpel l ier . I l était de 2 500 €/m² fin mai, soit 1,5 % de moins que l’an dernier. Aujourd’hui, beaucoup de primo-accédants deviennent propriétai­res avec une mensualité de crédit équivalent­e à

loyer. « Ils achètent surtout des 3-pièces dans des budgets de 140 000 à 180 000 € », note Jérôme Hugé, gérant de Solvimo HR Immo. Les secondoacc­édants jettent leur dévolu sur des petites maisons, « dans les quartiers ouest, elles valent autour de 250 000 € et peuvent atteindre 450 000 € pour les plus grandes près du centre-ville », ajoute Jérôme Hugé. La ville compte aussi beaucoup d’investisse­urs qui achètent dans l’ancien à rénover entre 1 800 et 2 800 €/m² ou dans le neuf entre 3 500 et 5 000 €/m². Pour les acheteurs qui disposent de beaux budgets, l’Ecusson, centre ancien de la ville, reste un must. Le prix moyen s’échelonne entre 3 200 et 4 500 €/m². Mais, si le bien est sans défaut, ce qui est rare, les tarifs atteignent plus de 5 000 €/m². Ainsi, ce rarissime 150 m2 avec une terrasse de 25 m2 dans un immeuble avec ascenseur, place de la Comédie, a trouvé preneur pour 890 000 €, soit plus de 5 900 €/m². Un tarif équivalent à celui des belles résidences de moins de cinq ans au bord du Lez.

Pour les maisons, les quartiers les plus cotés restent les Arceaux, Boutonnet et les Beaux-Arts, où les surfaces de 150 m2 valent autour de 600 000 €. « Pour certains produits rares, les acheteurs sont prêts à payer un peu plus cher, à condition que le bien ait conservé son charme et que la rénovation soit de qualité », analyse Bruno Zermati, responsabl­e de Sotheby’s Internatio­nal Realty Immobilièr­e Foch. A la rentrée, une maison ancienne de 175 m2, avec 300 m2 de jardin près de la rue Saint-Louis, a été cédée 700 000 €.

Nantes : ventes rapides et retour des acheteurs dans le haut de gamme

Les prix restent stables à Nantes puisque, d’après les notaire s , il faut compter 2 500 €/m² pour acheter

A Marseille, les acheteurs sont de retour mais ils comparent les prix et négocient

A Nantes, le marché haut de gamme a retrouvé son dynamisme

un appartemen­t ancien. Seule différence par rapport à la même période l’an passé, « la demande est nettement plus forte. Heureuseme­nt, le marché s’équilibre grâce aux nouvelles mises en vente, également en nombre plus important » , confie Marine Lepers, négociatri­ce chez ERA-Saint Clair Immobilier. Dans l’hypercentr­e et les quartiers limitrophe­s, les appartemen­ts valent de 3 000 à 3 500 €/m² et 10 à 15 % de moins dans les quartiers proches. Seules les résidences datant des années 1960 ont du mal à trouver preneur sans une décote, elles se négocient autour de 2 600 €/m² en bon état. Dans les secteurs un peu moins cotés, comme dans l’est de l’île de Nantes, à Doulon ou à Bellevue, les prix oscillent plutôt autour de 1 800 €/m². Le marché du haut de gamme, très atone au début de l’année, a retrouvé du dynamisme au printemps. « Nous avons une nouvelle clientèle de jeunes retraités dynamiques qui cherchent un bel appartemen­t bien placé et avec du charme » , remarque Caroline Louboutin, dirigeante de Nantes Sotheby’s Internatio­nal Realty. Récemment, un appartemen­t de 150 m2 au dernier étage avec terrasse et vue dégagée face à l’opéra s’est vendu 675 000 € , soi t 4 500 €/m². Encore plus cher, un 137 m2 en bordure de l’Erdre dans une résidence construite en 1995 a trouvé preneur à 5 200 €/m² avec deux terrasses et un double garage.

Pour les maisons, le marché est plus compliqué dans Nantes intra-muros. Comme elles sont rares à la vente, elles peuvent se vendre en un jour si elles sont présentées entre 500 000 et 600 000 €. Audelà de ce budget, les acheteurs sont plus difficiles et les délais de vente traînent en longueur.

Nice : une reprise du marché qui se confirme

Le terrible attentat du 14 juillet n’a pas cassé la dynamique du marché immobilier niçois. Les acheteurs deviennent toujours propriétai­res à un tarif médian de 3 530 €/m² selon les notaires, soit 0,8 % moins cher qu’un an auparavant. « Notre marché est globalemen­t dynamique, surtout dans les quartiers ouest et nord, qui concentren­t les demandes des actifs locaux », explique Franck Torres, directeur d’Era Côte d’Azur Immobilier. Entre 150 000 et 250 000€, les primo-accédants achètent des 3-pièces de 55 à 65 m2 plus ou moins proches de la mer. Ceux qui recherchen­t un pied-à-terre privilégie­nt les résidences de standing des années 1980 et 1990 qui valent de 3 500 à

300 €/m². Dans le bas de l’avenue Sainte-Marguerite, un 3-pièces de 55 m2 à rafraîchir a été cédé début septembre, avec garage et terrasse, 200 000 €, soit 3 600 €/m². Plus chers, les appartemen­ts rénovés dans le Carré d’or peuvent dépasser les 5 000 €/ m². Comme ce 4-pièces de 90 m2 au dernier étage avec ascenseur boulevard VictorHugo, à deux pas de la place Massena, vendu 480 000 € avec une terrasse, soit 5 300 €/m².

Le marché des maisons est plus compliqué, surtout dans les secteurs huppés du Mont-Boron ou de Cimiez. « Comme elles sont rares dans la ville, leurs propriétai­res surestimen­t largement leur valeur. Il faut donc attendre qu’ils baissent leurs prétention­s pour les vendre », explique Benoît Bayard, négociateu­r à l’Agence Longchamp. Au coeur de l’été, à l’ouest de la ville, une villa de 200 m² avec 2 000 m2 de terrain a été vendue, entièremen­t refaite, 800 000 €.

Rennes : prix stables et volume des ventes en hausse

Les tarifs sont toujours stables à Rennes, à 2 320 €/m² en mai dernier selon les notaires, soit 0,1 % de moins qu’un an auparavant. Le seul quartier qui connaît une légère poussée de fièvre est celui de la gare, en pleine rénovation pour accueillir la future ligne à grande vitesse en 2017. « Nous avons nettement plus de demandes dans ce secteur où les prix dépassent les 3 000 €/m² pour les appartemen­ts de qualité. Seules les résidences des années 1960 se négocient encore entre 2 200 et 2 500 €/m² » , confie Gaëtan Renaudin, directeur de LFICentre. En juin, un studio de 23 m2 à rénover a été vendu 67 000 € en trois visites, soit 2 913 €/m². Un peu plus au nord, le centre-ville maintient ses prix, de 2 200 à 3 200 €/m² pour un appartemen­t classique. Pour trouver moins

cher, il faut s’éloigner de l’hypercentr­e et prospecter à Patton, Gayeulles ou Cleunay, où les appartemen­ts des années 1960 à 1970 valent de 1 500 à 1 800 €/m². Dans la ville, la demande de maisons est aussi plus forte. A Sainte-Thérèse et Sacré-Coeur, au sud de la gare, « les acheteurs cherchent une maison des années 1930 avec du cache t entre 280 000 et 420 000 € » , confirme Laurent Giboire, président du groupe Giboire Immobilier. Enfin, le marché du haut de gamme rennais continue de retrouver des couleurs. « Nous avons une demande plus active pour les belles maisons bourgeoise­s entre 600 000 et 800 000 € autour du parc du Thabor et du boulevard de Sévigné » , confirme Claudine Mercier, directrice de LFI-Sévigné. Quelques rares acheteurs passent le seuil du million…

A Strasbourg, les acheteurs sont prudents et peinent à s’engager

Strasbourg : un marché qui redémarre doucement

Le marché, qui avait lentement repris des couleurs en février dernier a connu une forte accélérati­on au printemps et un petit passage à vide cet été. « Notre marché évolue en dents de scie, avec des acheteurs prudents qui peinent à s’engager » confie Christian Weibel, directeur de Century 21 Weibel. En parallèle, l’offre de biens n’est pas pléthoriqu­e, car beaucoup de propriétai­res préfèrent conserver leur bien plutôt que d’accepter des moins-values. Selon les notaires, le prix médian dans l’ancien est de 2 390 €/m² dans la ville, avec de fortes disparités. Dans l’hypercentr­e, ils évoluent entre 4 000 et 5 000 €/m², enregistra­nt de légères hausses. Ils sont en phase de stabilisat­ion à l’Orangerie, au Neudorf et à la Robertsau, entre 2 600 et 3 600 €/m². Enfin, dans les secteurs plus populaires, ils ne dépassent pas les 1 400 €/m² et sont toujours en baisse. Aujourd’hui, les primo-accédants avec un budget de 120 000 € sont nombreux à prospecter. Ils achètent soit un 2-pièces récent en parfait état, soit un 3-pièces des années 1970 à rafraîchir. Au-delà de 280 000 €, les appartemen­ts sont difficiles à vendre, car les acheteurs préfèrent habiter une maison. Dans les quartiers ouest, un pavillon des années 1955 à 1965 vaut ent re 275 000 et 315 000 € et se vend relativeme­nt facilement. En revanche, à moins de 10 kilomètres, les bâtisses récentes de 400 m2 avec 1 000 m2 de terrain, qui se vendaient autour de 480 000 € il y a six ans, se négocient à peine plus de 400 000 € aujourd’hui.

Toulouse : une reprise en dents de scie

Aucune frénésie des acheteurs n’est constatée dans la Ville rose où, d’après les notaires, les prix ne flambent pas. Il faut tabler sur 2 500 €/m² pour un appartemen­t et autour de 295 000 € pour une maison. « L’évolution de nos tarifs est très maîtrisée, quels que soient le quartier et le type de biens » , précise Gilles Perrottet, directeur de Guy Hoquet-Minimes. Dans l’agglomérat­ion, le stock de biens à vendre est large et les acheteurs comparent beaucoup avant de se décider. Seul l’hypercentr­e, notamment les quartiers du Capitole, du Jardin des plantes et des Carmes, connaît une demande supérieure à l’offre. « Nous avons peu d’appartemen­ts familiaux et le gros de nos acheteurs cherche ce type de biens », confie Laurent Chevalier, directeur d’Emile Garcin Toulouse. Dans ces secteurs, rien ne se vend en dessous de 4 000 €/m², les petites surfaces parfaiteme­nt rénovées frôlent même les 5 000 €/m². Dans les quartiers périphériq­ues comme Les Minimes, Marengo, le Busca ou Saint-Michel, il faut compter 2 400 à 3 000 €/m² pour un appartemen­t en bon état. Seule la rive gauche affiche des tarifs plus doux, de 1 800 à 2 300 €/m² pour une résidence des années 1960-1970. Dans la ville, les maisons se trouvent à tous les prix. Aux Minimes, une toulousain­e à refaire s’est négociée 184 000 € pour 71 m2. Dans les quartiers plus éloignés, compter entre 220 000 et 400 000 € pour une surface de 130 à 200 m2. Au-delà de ce budget, les acheteurs sont moins nombreux. Enfin, en première couronne, de vastes maisons de maître sont à vendre entre 1 et 1,4 million d’euros. Elles ne trouvent pas preneur depuis juillet, sans doute en raison de leur prix trop élevé.

 ??  ?? Le Vieux-Nice reste toujours très prisé des acquéreurs malgré l’attentat qui a endeuillé la ville cet été.
Le Vieux-Nice reste toujours très prisé des acquéreurs malgré l’attentat qui a endeuillé la ville cet été.
 ??  ?? A Rennes, les prix n’ont guère varié en un an, sauf près de la gare, dopée par la future ligne à grande vitesse.
A Rennes, les prix n’ont guère varié en un an, sauf près de la gare, dopée par la future ligne à grande vitesse.
 ??  ?? A Lyon, à proximité de la place Bellecour, un bien de 180 m2 s’est vendu récemment 750 000 €, soit près de 4 200 €/m .
A Lyon, à proximité de la place Bellecour, un bien de 180 m2 s’est vendu récemment 750 000 €, soit près de 4 200 €/m .
 ??  ?? Dans le centre historique de Montpellie­r, les prix se négocient entre 3 200 € et 4 500 € le mètre carré.
Dans le centre historique de Montpellie­r, les prix se négocient entre 3 200 € et 4 500 € le mètre carré.
 ??  ?? A Bordeaux, compter en moyenne 3 080 €/m2 pour devenir l’heureux propriétai­re d’un appartemen­t. Mais dans le bel ancien, les prix grimpent vite à 5 000 ou 6 000 €/m2.
A Bordeaux, compter en moyenne 3 080 €/m2 pour devenir l’heureux propriétai­re d’un appartemen­t. Mais dans le bel ancien, les prix grimpent vite à 5 000 ou 6 000 €/m2.
 ??  ?? Sur la Grand’Place de Lille, les biens à vendre sont rares. La demande est repartie à la hausse dans l’hypercentr­e de la « capitale des Flandres ».
Sur la Grand’Place de Lille, les biens à vendre sont rares. La demande est repartie à la hausse dans l’hypercentr­e de la « capitale des Flandres ».
 ??  ?? Le quartier de la Petite France, haut lieu du tourisme à Strasbourg.
Le quartier de la Petite France, haut lieu du tourisme à Strasbourg.
 ??  ?? A Toulouse, le mètre carré se négocie aux alentours de 2 500 € dans l’ancien.
A Toulouse, le mètre carré se négocie aux alentours de 2 500 € dans l’ancien.

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