Le Figaro Magazine

FABRICE AMEDEO,

DU “FIGARO” AU VENDÉE GLOBE journalist­e et marin, il s’élancera le 6 novembre des Sables-d’Olonne pour ce mythique tour du monde à la voile. Avec 28 autres skippers…

- • OLIVIER MICHEL

LA bord de son Imoca, un bateau long de 18,28 m, large de 5,80 m et pouvant atteindre 30 noeuds, Fabrice Amedeo espère « boucler » le Vendée Globe en 90 jours. e Vendée Globe, c’est mon Everest personnel, une récompense, le fruit d’énormément de travail. J’aborde cette course avec beaucoup de sérénité. » Journalist­e au Figaro depuis 2003, auteur, documentar­iste et skipper, Fabrice Amedeo partage avec succès depuis des années sa vie entre le journalism­e et la voile, et partira confiant dimanche le 6 novembre des Sables-d’Olonne, à bord du Newrest-Matmut, sur la 8e édition de la seule course autour du monde en solitaire sans escale ni assistance. 21 638 milles, soit 40 075 kilomètres, qui le mèneront vers les côtes africaines et le cap de Bonne-Espérance, puis l’Australie et le cap Horn pour revenir aux Sables, 78 jours plus tard dans le meilleur des cas. Lui espère boucler l’épreuve en 90 jours à bord de son Imoca, un bateau long de 18,28 mètres et large de 5,80 mètres, capable d’atteindre les 30 noeuds.

Diplômé de philosophi­e, ancien élève de Sciences Po, Fabrice Amedeo est né en 1978, a grandi à Segré dans le Maine-et-Loire et a découvert la mer à 3 ans, à l’occasion de croisières familiales sur un petit Beneteau de 22 pieds. Il ne la quittera jamais, franchissa­nt chaque année une nouvelle étape jusqu’à devenir un excellent marin : régates estivales, courses de la Fastnet, puis Tour de France à la voile et quelques convoyages au long cours jusqu’à une première transat en 2008. Il a 30 ans et prend six mois sabbatique­s pour participer à la Transat AG2R La Mondiale, puis à la Solitaire du Figaro. Même s’il ne fait pas partie du sérail, le skipper n’aspire qu’à de grandes courses. Un rêve qui, très vite, prend forme. En 2010, il arrive 26e sur 44 à la mythique Route du Rhum et 9e sur 43 en 2014 ; 6e sur la Transat Jacques Vabre en 2013 en Classe 40 et 8e sur la Transat Jacques Vabre avec Eric Peron en 2015. Autant d’épreuves qui restent pour lui les plus marquantes dans sa formation de navigateur.

Pour son premier Vendée Globe, l’homme s’est préparé au maximum car il n’existe pas de course intermédia­ire entre une transat de vingt jours et une de trois mois. Il a même combattu son vertige jusqu’à sauter en parachute pour ne plus craindre de monter à son mât de 28 mètres. Il a appris à dormir par tranches de quarante minutes et a suivi une formation médicale hauturière pour savoir s’autoperfus­er, réduire une fracture, suturer une plaie ou se poser des agrafes. Dans ses bagages : 120 kilos de nourriture lyophilisé­e, soit 1,5 kilo par jour, trois ordinateur­s, trois pilotes automatiqu­es et trois safrans. Il dit ne pas craindre les quarantièm­es rugissants, au contraire, et contient difficilem­ent son impatience de partir. Son meilleur souvenir de course ? L’arrivée à la Guadeloupe à la fin de la Route du Rhum 2010. « J’ai assisté à un lever de soleil magique après 21 jours de souffrance, raconte-t-il, et je me suis dit que je reprendrai la mer ne serait-ce que pour revoir ce spectacle. »

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