L’ÉMERGENCE DES LATINOS INQUIÈTE LA MAJORITÉ BLANCHE
Un Américain sur six est un Latino. En 2050, ce sera un sur quatre. La poussée de la minorité hispanique, sur le point de devenir une composante majeure de la nation américaine, bouleverse la démographie des Etats-Unis. Elle a modifié l’image même du pays. Il y a encore deux générations, en dehors des Mexicains de Californie, du Nouveau-Mexique et du Texas, des Cubains de Floride et des Portoricains de New York, on ne croisait que quelques hispanophones dans les autres cités américaines. Aujourd’hui, du nord au sud et d’est en ouest, les Latinos sont partout, et il n’est pas rare de se retrouver dans un quartier où l’on ne converse qu’en espagnol dans des villes moyennes du Midwest ou du Vieux Sud. Cette population est non seulement nombreuse, mais elle est jeune. Chaque année, environ 900 000 Latinos nés aux Etats-Unis accèdent à l’âge où l’on peut voter (différent selon les Etats). Mieux, l’âge médian des Hispaniques, 28 ans, est nettement plus bas que celui de la population blanche, 42 ans, ou noire, 32 ans. Si bien que les Blancs, qui ont toujours dominé les Etats-Unis depuis leur création, devraient passer sous la barre des 50 % de la population totale en 2045. Vieillissante et déclinante, la majorité blanche (« non-hispanic whites », selon la nomenclature officielle) – ou une partie d’entre elle – sent son influence diminuer et s’angoisse. Plusieurs politologues expliquent ainsi l’inattendu succès de Donald Trump.