20 MILLIONS DE MONTRES À QUARTZ SUISSES
de mouvements, le GP350 apparu un an plus tard et dont la fréquence d’oscillation du quartz à 32 768 Hertz est devenue un standard mondial jamais remis en question depuis. Las, pour n’avoir pas cru dans le potentiel de cette nouvelle technologie, les Suisses ont été laminés par la concurrence japonaise. Et surtout par Seiko, qui présentait en 1969, avec quelques mois d’avance sur les manufactures helvétiques, sa montre à quartz. Pour l’historien PierreYves Donzé, un autre facteur est également à prendre en considération pour rendre compte du dévissage de la branche : « Certes, l’arrivée des calibres à quartz a instauré une nouvelle et sérieuse concurrence. Toutefois, cette explication est incomplète. L’organisation du tissu industriel horloger suisse, trop éclaté et non rationalisé, empêchait d’améliorer la productivité et la qualité de fabrication des montres. » Il aura fallu attendre quelques années et le carton mondial de la célébrissime Swatch – montre destinée à reconquérir le terrain perdu - pour que le quartz s’impose. A ce jour, il représente plus des deux tiers de la production suisse en termes de volumes, soit quelque 20 millions de montres par an. Il n’en reste pas moins que cette technologie a été cantonnée dans le registre des montres bas de gamme ou des modèles féminins. Et pour cause ! La formidable envolée du secteur depuis le tournant du siècle est essentiellement redevable au segment des montres mécaniques, lequel est passé de 4 à 16 milliards de francs suisses d’exportation entre 2000 et 2015. La messe est-elle dite ? Rien n’est moins sûr.
Depuis quelques années, les maisons suisses semblent avoir surmonté leur traumatisme et leur aversion envers l’électronique semble désormais prêter le flanc à plus de créativité. En effet, depuis les années 1970, les mouvements à quartz produits en Suisse ont peu évolué, contrairement à ceux développés par des constructeurs nippons particulièrement inspirés. Quelques exemples ? Le système Eco-Drive de Citizen, qui se passe de pile en convertissant la lumière en