Le Figaro Magazine

LA VIE EST UNE COMÉDIE (MUSICALE)

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Alors que le Théâtre Mogador a été obligé de décaler la première du Fantôme de l’Opéra à cause d’un incendie, trois grandes comédies musicales tiennent le devant de l’affiche à Paris cet automne : Oliver Twist, Le Rouge et le Noir et Les 3 Mousquetai­res. Toutes ont en commun d’être des adaptation­s très libres de trois monuments littéraire­s.

La plus étonnante est sans doute Oliver Twist. Malgré la modestie de la scène de la salle Gaveau et ses possibilit­és techniques limitées – cela reste une salle de concert avant tout – le spectacle n’en est pas moins captivant. On tient là une production très originale dans la grande lignée de ce qui se fait à West End ou à Broadway. Les personnage­s sont parfaiteme­nt campés et très bien joués. Seul bémol les chants, pas toujours impeccable­s. Rien qui n’empêche l’évasion, tant la dramaturgi­e de l’histoire va crescendo.

Le Rouge et le Noir s’est installé au Palace pour conter, non sans raccourcis audacieux, l’oeuvre de Stendhal. Si on admet l’idée qu’il ne s’agit pas d’une adaptation fidèle, on se régale de cette belle histoire d’amour portée par des artistes exceptionn­els. En premier lieu Yoann Launay, dont la gouaille, le bagout et la voix magnétisen­t le public en un clin d’oeil. Les interpréta­tions vocales de Côme et Haylen sont parfaites, on regrette seulement l’incessant flux de vidéos (certes très léchées) qui affaiblit l’intensité de leur interpréta­tion. L’ensemble est bien conçu et fonctionne parfaiteme­nt. La musique, parfois un peu forte, a l’avantage d’être jouée par un orchestre en mezzanine, donnant au spectacle un côté plus humain.

Au Palais des sports, ce sont Les 3 Mousquetai­res qui font le plein. Là encore, on est loin de l’oeuvre d’Alexandre Dumas. Mais on a rarement vu une troupe de danseurs et de chanteurs de cette qualité. Le solo de Nicolas Pain est par exemple tout à fait extraordin­aire et mérite à lui seul le déplacemen­t. L’ensemble est néanmoins gâché par un livret au raz des pâquerette­s et une absence d’harmonie dans le choix des costumes. Certaines scènes sont de vraies réussites comme celle de la salle d’escrime. L’occasion de nous rappeler que même au Palais des sports, on peut proposer du vrai théâtre…

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