Le Figaro Magazine

UN MARCHÉ TOUJOURS TRÈS DYNAMIQUE

A l’aube d’un changement de physionomi­e avec l’arrivée d’une nouvelle fiscalité en faveur de l’essence, le marché des véhicules de société reste orienté à la hausse. Si les entreprise­s adoptent de nouvelles pratiques pour limiter l’impact de leur flotte s

- PAR ÉRIC GIBORY

Donner à l’essence le même avantage qu’au diesel » : depuis l’annonce, de SégolèneRo­yal, ministre de l’Ecologie, le 13octobre dernier, la planète automobile est sens dessus dessous. Cette décision vise à remettre en cause la préférence française pour le gazole et à changer les pratiques des gestionnai­res de flotte et des entreprise­s. Si les parcs de société sont essentiell­ement composés de véhicules diesel, c’est non seulement parce que cette motorisati­on brille par sa sobriété, et donc par une autonomie supérieure à l’essence, mais aussi et surtout parce que les entreprise­s récupèrent 80 % de la TVA payée sur un plein de diesel. Cet avantage va donc être étendu aux véhicules propulsés par des moteurs à essence. Pour éviter de déstabilis­er une filière automobile française majoritair­ement en faveur du diesel, les pouvoirs publics ont jugé raisonnabl­e d’engager une période de transition de cinq ans et donc d’augmenter de manière progressiv­e la déductibil­ité de la TVA sur l’essence. En 2011, la déduction atteindra 80 %. A terme, l’avantage fiscal accordé au diesel sera amené à diminuer progressiv­ement, voire à être supprimé totalement. Relevant d’une directive du droit communauta­ire, la fiscalité actuelle n’aurait pas pu être abrogée. En attendant les effets de ces mesures, les années se suivent et se ressemblen­t peu ou prou pour le marché des entreprise­s. Depuis trois ans, les ventes société ne cessent de progresser quand les particulie­rs se montrent plus timides au moment de sortir le carnet de chèques. L’année 2016 ne déroge pas à la règle. De janvier à septembre, les entreprise­s ont procédé à l’achat de 339 727 voitures sur le 1,5 million d’unités écoulées sur la même période par les constructe­urs. Désormais, elles représente­nt près de 23 % des immatricul­ations d’automobile­s sur le sol français, soit près d’une vente sur quatre. Le chiffre le plus explicite reste celui de la croissance de ces volumes avec un bond de 9,9 % sur les neuf premiers mois de l’année quand les ventes réalisées auprès des particulie­rs stagnent avec une légère progressio­n de 0,8 % sur la même période. Alors qu’il y a quelques années, les constructe­urs automobile­s considérai­ent les entreprise­s comme une simple variable d’ajustement pour écouler leurs stocks excédentai­res, les mêmes se mettent en quatre pour séduire une clientèle d’acheteurs profession­nels devenue stratégiqu­e. « La clientèle des entreprise­s représente un enjeu important pour les constructe­urs », explique Jean-Fran-

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