Le Figaro Magazine

L’AUTOMOBILE DE COLLECTION

En dehors de quelques modèles pouvant se prévaloir de destinées romanesque­s et après quelques années de flambée, la cote des véhicules de collection finit par atterrir en douceur.

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Les chiffres donnent le vertige. Au mois d’août dernier, en marge du concours d’élégance californie­n de Pebble Beach, il s’est vendu, en l’espace de quatre jours, pour près de 340 millions de dollars de voitures de collection, soit près de 290 millions d’euros. Ces résultats spectacula­ires dissimulen­t pourtant une baisse de 14,4 % par rapport à l’an dernier. Autre indicateur éloquent : seulement 58 % des lots ont trouvé preneur, soit une baisse de 2 % par rapport à 2015. Un niveau d’activité en lien avec la tendance observée depuis le début de l’année. Après plusieurs millésimes de hausse ininterrom­pue, le marché se montre particuliè­rement agité depuis plusieurs mois, avançant par à-coups lorsqu’il n’a pas marqué une pause. Comme s’il était en train de purger ses excès passés.

Dans le contexte actuel d’atterrissa­ge en douceur, les épaves de la vente Baillon de 2015 n’auraient certaineme­nt pas suscité autant de convoitise­s. On se souvient que des véhicules réduits à l’état de tôles avaient généré des enchères plus élevées que leurs semblables en bon état. « Il faut bien que le marché reprenne son souffle à un moment donné », résume un marchand. Depuis dix ans, la cote des automobile­s de collection ne cesse de progresser. Surtout les Ferrari des décennies 1950 et 1960. Selon les indices de la société HAGI (Historic Automobile Group Internatio­nal), entre juillet 2009 et juillet 2016, elles ont vu leur cote s’envoler de 180,5 %, soit un taux de croissance moyen de 15,9 % par an.

Depuis le début de l’année,

leur progressio­n plafonne à 2,2 %. Aucun placement n’a connu un rendement aussi impression­nant ces dix dernières années. Certaines Ferrari, comme la 250 GT Spider California, ont vu leur prix multiplié par 4 sur la période. En 2007, ce modèle de la maison de Maranello s’appréciait autour de 3,6 millions d’euros. Le destin hors-norme d’un exemplaire identique proposé l’an dernier, dans le cadre de la fameuse succession Baillon, a permis à Artcurial d’établir un nouveau record à 16,288 millions d’euros. L’acheteur, un collection­neur grec, voulait offrir le spider italien, propriété d’Alain Delon dans les années 1960 et resté pendant près de quarante ans dissimulé sous des couverture­s et des piles magazines, à son épouse éprise de l’acteur français ! Cette année, à Pebble Beach, des deux spiders proposés aux enchères,

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