L’ART, UN PATRIMOINE QUI SE GÈRE AUSSI
Réussir la transmission aux générations suivantes, optimiser la fiscalité lorsqu’il faut revendre… Les amateurs d’art doivent savoir faire les bons choix patrimoniaux.
Expertise rime parfois avec surprise ! « Dans les familles, la valeur de certains biens est complètement fantasmée, alors que, pour d’autres, elle est au contraire très sous-estimée », raconte Emilie Villette, directrice du développement de Christie’s France. Avis donc aux heureux propriétaires d’oeuvres d’art : ils doivent s’informer des prix de ce qu’ils possèdent en les faisant expertiser.
Cette précaution évitera les faux pas lors d’une succession, comme par exemple de compter sans discernement les oeuvres d’art dans le forfait « meubles meublants » (égal à 5 % de l’actif successoral). « La valeur réelle des oeuvres s’avère, dans certains cas, inférieure ! » relève Vincent Aubuchou, chez Edmond de Rothschild France. Autre inconvénient : faute d’inventaire, les héritiers ne pourront justifier de la date à laquelle ils ont recueilli ces biens. Ils n’enclenchent donc pas le compte à rebours pour l’exonération de plus-values en cas de revente accordée, grâce aux abattements, après 22 ans de détention.
Bien maîtriser les subtilités de la fiscalité est un autre défi. Si certains acheteurs débutent une collection par goût, d’autres le font pour profiter de l’exonération d’ISF qu’offrent les oeuvres d’art, en espérant souvent faire de belles plus-values. « Il n’est pas forcément judicieux de se tourner vers les secteurs moins appréciés aujourd’hui, en pensant profiter un jour de leur retour
Quand un tableau constitue l’essentiel d’une succession entre plusieurs héritiers, la vente est souvent inéluctable