LA BOUTONNIÈRE DU REVERS, TOUJOURS LÀ !
Le vêtement n’échappe pas à son histoire faite de petites et de grandes évolutions, ponctuée de mésaventures. La boutonnière du revers en est un exemple. Selon certains, elle date de l’époque où les habits montaient droit et se fermaient jusqu’à l’encolure comme les justaucorps de l’Ancien Régime. En s’évasant pour devenir revers, ces pans auraient conservé les boutonnières. C’est le cas au XIXe siècle. Au XXe siècle, en revanche, seule reste la boutonnière du haut. Dans les années 70, les stylistes tentèrent de la faire disparaître. Peine perdue, elle est toujours là. Avec le temps, cette boutonnière a perdu son oeillet : elle n’est pas ronde au bout comme les usages du mauvais prêt-à-porter le font croire, mais elle est droite, rectiligne et ouverte ! Les tailleurs parisiens ont d’ailleurs développé un point de couture spécial, exécuté à la main, pour lui donner un relief particulier. On l’appelle boutonnière milanaise.
Avant leur mariage, les jeunes gens me demandent souvent s’il est de bon goût de mettre et une pochette, et une fleur. La réponse est oui. L’ensemble peut être sobre ou ostentatoire suivant votre goût : un petit oeillet et une pochette finement pliée horizontalement ou une belle composition florale et une pochette qui s’épanche. Cette deuxième version est plus italienne. La boutonnière du revers peut aussi s’orner d’une fleur en papier, comme le bleuet de France, plus joli, mais moins porté que le poppy des Anglais. Les Italiens sont friands de petites fleurs en soie ou en nacre sculptée, très élégantes en l’absence d’une cravate, par exemple. Il est enfin tout à fait possible d’y ajouter une foule d’accessoires semi-précieux : une fine branche de corail, une abeille en argent, ou des vanités comme en propose Le Loir en Papillon (www.leloirenpapillon.com), ou encore, très chic aussi, une chaîne de montre gousset suspendue, comme on en trouve chez Ralph Lauren.
Porter une pochette et une fleur