VALLS FERA-T-IL LE “DROIT
On chasse ou on est chassé, un seul principe prévaut pour nous qui voulons être au sommet de la chaîne alimentaire. » Cette réplique de Frank Underwood, héros de la série américaine House of Cards, Manuel Valls aurait pu la prononcer la semaine dernière, le soir où François Hollande a annoncé aux Français qu’il renonçait à se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Pas seulement parce que l’ancien Premier ministre, qui a donné mardi sa démission, apprécie cette série américaine, où l’on voit un homme politique ambitieux grimper tous les échelons à Washington avant d’empêcher le Président en exercice de se représenter et de prendre sa place. Mais aussi parce que le nouveau candidat à la primaire socialiste des 22 et 29 janvier prochains rêve depuis longtemps d’être le patron et que cette ambition l’a conduit à pousser François Hollande dehors. Du travail de professionnel, salué par les connaisseurs. Dans un subtil jeu de poker menteur, Manuel Valls a eu les nerfs assez solides pour bluffer jusqu’au bout face à un François Hollande pourtant maître en la matière, mais qui n’avait dans son jeu aucun atout ! Seulement, la mise à l’écart du chef de l’Etat n’est qu’une des nombreuses haies que Manuel Valls doit franchir pour atteindre son but ultime : devenir le prochain président de la République. Sur sa route, les autres obstacles peuvent se révéler plus coriaces car il ne s’agira plus de bluffer face à un joueur de poker mais d’affronter d’autres responsables de gauche qui revendiquent la même ambition et la même légitimité à la porter devant les Français, arbitres de ces combats, d’abord à la primaire, ensuite au premier tour de la présidentielle. Sur son chemin, Manuel Valls devra faire face, notamment, à Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, deux de ses anciens ministres. Puis, s’il sort vainqueur de ce premier affrontement, il trouvera sur sa route Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Celui qu’il a nommé ministre en août 2014 et son ancien camarade du Parti socialiste !
A ce combat, Manuel Valls part avec un handicap
par rapport à ses concurrents. Ils sont tous en rupture avec François Hollande. Jean-Luc Mélenchon l’est quasiment depuis le début du quinquennat. S’il a appelé à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle de 2012, le candidat de « la