Le Figaro Magazine

LE TEMPS DE LA BLOUSE ET DU BOULIER COMPTEUR EST BEL ET BIEN FINI

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sportives, ce qui n’est pas dans les habitudes françaises où les activités sportives sont extrascola­ires, et où l’attachemen­t aux écoles est beaucoup plus fort qu’en France ». Et il rappelle que « cela n’augmentera pas d’un centième leurs résultats scolaires ».

Comme souvent, ce débat bute aussi sur le choix des mots.

Le terme d’uniforme provoque des réticences. L’Ecole de Provence à Marseille, dirigée par les jésuites au coeur d’un arrondisse­ment chic de la ville a préféré adopter celui de « dress code ». La direction a décidé qu’il fallait en finir avec la compétitio­n des marques, qui transforma­ient les élèves, « surtout les filles », en porte-enseignes. « C’était un problème pour les familles de nos élèves boursiers, qui représente­nt 10 % de l’effectif, nous confie Delphine de Surville, chargée du dossier dans cet externat de 1 500 élèves. Le budget annuel pouvait aller jusqu’à 1 000 euros uniquement pour les vêtements et les accessoire­s, résume-t-elle. A notre grande surprise cette évolution a été très bien acceptée, dès la première année. » On trouve la même prudence à la tête de l’enseigneme­nt catholique. « Vivre en bonne intelligen­ce entre chrétiens, juifs et musulmans ne peut se régler par l’uniforme », avance, par exemple, Vincent Eveno, adjoint au directeur diocésain de l’Enseigneme­nt catholique de Paris. Cela atténuera le problème des marques, sans le faire disparaîtr­e », conclut-il. En revanche, l’idée ne fait pas peur du tout à la sénatrice PS de Marseille, Samia Ghali, qui le réclame depuis longtemps. Elue des quartiers nord de la ville, elle réclame que l’école soit considérée comme « un sanctuaire », où les marques et les signes d’ap- Elèves du Lycée français de New York, où un code vestimenta­ire proche de l’uniforme a été adopté en 2003.

partenance­s religieuse­s « doivent disparaîtr­e le plus possible ». Samia Ghali n’hésite pas à affirmer qu’il faut l’imposer aux élèves réticents. « Si les parents sont pour, c’est l’essentiel, ce n’est quand même pas aux enfants de décider ! » Mais en dehors de cette voix de gauche, c’est presque toujours la droite qui réclame l’uniforme. C’est le cas de l’ancien ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres : « J’observe depuis des années le processus de désintégra­tion de la société, il est important qu’il y ait des contrainte­s et des règles, même si les enfants ou les ados se rebellent : il est plus facile de faire le mur quand il y a un mur ! » En janvier 2013, le député Bernard Debré a lui

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