Le Figaro Magazine

TENUES CULTUELLES

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aussi déposé une propositio­n de loi dans ce sens avec le sénateur Jacques Grosperrin. Parmi les nombreuses raisons déjà évoquées, le sénateur insiste sur la laïcité : « Cela permettrai­t d’abord de lutter contre les tenues cultuelles. Car, disons les choses clairement, certaines adolescent­es portent des jupes particuliè­rement longues (appelées “abayas”) dans un but prosélyte. »

D’autres écoles ont adopté des « tenues scolaires ».

En 2003, le lycée français de New York a adopté un code vestimenta­ire, où les élèves portent une chemise blanche et un pull bleu marine, les filles, une jupe grise et les garçons, une cravate. « Nous voulions promouvoir le sentiment d’appartenan­ce à une communauté et éviter la course aux marques, précise Marc Rognon, chargé de la communicat­ion du lycée. Il est aussi plus facile d’imposer une tenue unifiée dans les nouvelles écoles. C’est ce qu’a fait le Lycée internatio­nal de Londres Winston-Churchill, qui a ouvert ses portes en septembre 2015. Il a été fondé par la French Education Charitable Trust pour répondre aux demandes venues d’une communauté française de plus en plus nombreuse. L’homme d’affaires Arnaud Vaissié, cofondateu­r et PDG d’Internatio­nal SOS, proche de François Fillon, est l’un de ses inspirateu­rs. « Nous préférons le terme de “tenue scolaire” à celui d’uniforme, qui est trop militaire, explique le proviseur, Mireille Rabaté. Pas de cravate obligatoir­e, pas de veste, mais une chemise blanche et des pantalons bleu marine. « Le conseil de gouvernanc­e y a vu une bonne manière de fixer l’identité de l’école, nous dit-elle. Cela simplifie la vie de tout le monde, et des parents en premier lieu, ils nous le disent tous », ajoute-t-elle. Mireille Rabaté estime que cela donne une « image mentale » différente Au lycée Churchill à Londres, on a adopté une « tenue scolaire ». Les élèves choisissen­t la couleur de leur pull.

d’appartenan­ce à une communauté. Dans cette école, la tenue scolaire n’empêche pas l’usage des tablettes électroniq­ues, où se trouvent tous les manuels scolaires. « Nous croyons en la différenci­ation pédagogiqu­e, adaptée aux élèves et à leurs manières d’apprendre, nous dit-elle en rappelant que ce n’est pas seulement une des qualités de l’éducation anglaise, mais que Piaget et d’autres y ont largement contribué. « Nous pensons que les enfants apprennent en faisant, et pas seulement en écoutant. » Pour l’heure, l’expériment­ation de Sourdun est une goutte d’eau dans le désert français. Celle des internats de Londres ou New York, Marseille, Toulouse, et quelques autres, aussi. En attendant 2017.

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