Le Figaro Magazine

PLACE VENDÔME, SOUS LE POIDS DES

Plus que jamais valorisé, le diamant sous toutes ses formes rythme les créations des joailliers installés sous la colonne.

- PAR PAULINE CASTELLANI

Il s’appelle The Constellat­ion. Et depuis qu’il a été acheté par De Grisogono lors d’une vente aux enchères très disputée, ses 813 carats valent désormais 63 millions de dollars. C’est tout simplement le diamant brut le plus cher au monde. « Quand j’ai fondé cette maison il y a près de vingt-quatre ans, jamais je n’aurais osé imaginer avoir entre mes mains des pierres aussi uniques que The Constellat­ion et le 4 de Fevereiro, autre diamant brut de 404 carats acquis il y a peu, s’étonne encore Fawaz Gruosi, fondateur et membre du comité exécutif de la marque. Il s’agit de deux pierres exceptionn­elles notamment en matière de couleur, de pureté et de poids. Et il est indéniable qu’avec ses récentes acquisitio­ns, le diamant blanc va affirmer sa place dans nos créations. » Même s’il n’est pas question de délaisser l’éclat sombre du diamant noir ni les reflets troubles de l’icy diamond qui ont, tous deux, fait la renommée de la griffe, Fawaz Gruosi a présenté lors de la dernière Biennale des antiquaire­s une collection de haute joaillerie composée de gemmes à la blancheur virginale. Surtout, il ne cache pas son intention de lancer une ligne de bagues de fiançaille­s afin d’être présent sur le fameux marché du bridal.

« Lorsque les Français achètent des diamants,

ils le font principale­ment à l’occasion de fiançaille­s, mariages et autres célébratio­ns importante­s, confirme le joailler Lorenz Bäumer. C’est souvent pour ce type d’achats qu’ils viennent place Vendôme. Cependant, ils dépensent moins que les Américains qui, régulièrem­ent et dès qu’ils en ont les moyens échangent leur solitaire contre une plus grosse pierre. » Pour séduire et fidéliser cette clientèle si convoitée, les marques mettent en scène leur offre au travers d’espaces spécialisé­s. Dernier « bridal store » en date, celui ouvert en septembre par Chaumet au premier étage de sa boutique avec alcôves intimistes et tapis moelleux gris perle. Y trônent, en majesté, la bague Le Sacre de l’Amour sertie d’un étonnant diamant jaune taille coussin de près de 26 carats et les bagues Joséphine en forme de diadèmes. Mais si les marques sacralisen­t la plus éblouissan­te des gemmes, c’est aussi parce qu’elle apparaît, en temps de crise, comme une véritable valeur refuge. Ce n’est pas un hasard si Cartier a mis les diamants à l’honneur dans sa dernière collection de haute joaillerie, Magicien. Cousus en d’éclatants sautoirs, travaillés en 3D à l’instar de ce collier irréel où un déferlemen­t de diamants triangulai­res coule au creux de la gorge, associés à du cristal de roche sur un bracelet dont la pierre de centre de 31 carats peut aussi être portée en solitaire, le résultat stupéfie tant dans la virtuosité des techniques employées que dans le renouvelle­ment du genre diamant. « En 2016, les acheteurs ne recherchen­t plus seulement la beauté d’une parure signée, ils Dans les années 1960, l’actrice Claudia Cardinale essaye un diamant poire de Bulgari.

veulent qu’elle possède une valeur d’investisse­ment », constate Cyrille Vigneron, PDG de Cartier.

Quel que soit le segment considéré, les gemmes blanches règnent en maître. Ainsi chez Bulgari, les bagues bestseller B.Zero1 restent talonnées de près, dans le top des ventes, par les solitaires de la collection Dedicata a Venezia. Et les grands noms parisiens, à la veille des fêtes, transforme­nt leurs vitrines en tableaux monochrome­s. Diamants sur or blanc chez Chanel Joaillerie où les symboles de la griffe, la plume, le camélia, le ruban, dessinent un précieux univers.

Citons Buccellati qui, aux côtés de ses fameuses dentelles d’or, place une fabuleuse parure endiamanté­e de grosses pierres translucid­es. Chez Harry Winston, les Sparkling Cluster, composés de brillants flottant sur la peau,

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