AU CHÂTELET, ÇA SWINGUE SUR “42nd STREET”
Et si, en matière de comédies musicales, Paris n’avait plus rien à envier à Broadway ? Et si la place du Châtelet faisait aussi bien que Broadway ? Comme chaque année au moment des fêtes, le Théâtre du Châtelet prouve son savoir-faire dans la reconstitution des grands musicals qui ont en leur temps enchanté Manhattan.
Les débuts triomphaux de 42nd Street au Châtelet apportent une nouvelle réponse éclatante qui sera comme les précédentes productions un succès aussi bien public que commercial. Pour le dernier spectacle de l’établissement avant sa fermeture pour deux années de travaux, Jean-Luc Choplin a voulu une apothéose. Pendant cette parenthèse, l’ancien directeur du Ballet de Marseille consacrera tout son talent à La Seine Musicale sur l’île Seguin et à sa nouvelle salle de concert. Cette nouvelle version de 42nd Street est l’adaptation de celle qui a été montée au Winter Garden Theatre en 1980 en y restant neuf ans et en raflant toutes les distinctions possibles. Elle était l’adaptation du film des années 30.
Ce petit bijou de la comédie musicale a remporté un succès phénoménal, surmontant l’écueil du théâtre s’intéressant au théâtre. On assiste aux pérégrinations d’une troupe qui monte un show avec, comme dans une pièce de boulevard, une intrigue amoureuse. L’immersion dans les coulisses du monde du spectacle garde toujours aux yeux du public quelque chose de fascinant. Les personnages sont campés jusqu’à la caricature que nécessite ce genre, qui ne peut s’autoriser aucune nuance sous peine de mièvrerie.
A Paris, l’ensemble est impeccable : les chants, la danse et ses stupéfiants numéros de claquettes, la formidable énergie de l’orchestre. Et surtout, les costumes dignes du Lido de la grande époque – ainsi de ces danseuses aux chapeaux en forme de fleurs. Un vrai et grand divertissement (en anglais mais sous-titré) à voir plus entre amis qu’en amoureux. Un 6bémol pour le IIe acte où une scène dans un train affaiblit la dramaturgie. Mais la soirée passe comme un rêve. De la haute voltige musicale et scénique pour un large public.
Théâtre du Châtelet, Paris Ier, jusqu’au 7 janvier