Le Figaro Magazine

DU TAILLEUR SCAVINI VESTE : ET LES FENTES ?

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La veste fut patronnée pour la première fois au milieu du XIXe siècle. Cette première itération d’un vêtement devenu par la suite un incontourn­able de la garde-robe masculine avait des lignes au plus près du corps-« très emboîtante­s », disent les tailleurs. Les traits anatomique­s étaient appuyés : épaules fuyantes, taille pincée et hanches larges. Cette silhouette caractéris­tique était appelée « en bouteille de Saint-Galmier ». Le dos des vestes était notamment remarquabl­e pour sa capacité à souligner le corps. Cette allure donnait aux hommes des airs de poupons. Quoi qu’il en soit, ce galbe très appuyé des hanches, s’il était magnifique, n’était pas très confortabl­e, en particulie­r lorsque l’on était assis.

Il fallut curieuseme­nt attendre la Première Guerre mondiale pour que fût réintrodui­te à la ville (car les fracs et autres habits longs en avaient une auparavant) la fente milieu dos que les militaires et les amateurs de sports équestres avaient depuis longtemps sur leurs vestons courts, pour être à l’aise en position assise. La veste est ainsi beaucoup plus fluide et mobile.

Trente ans plus tard, les Anglais se mirent à couper les costumes et vestes de ville avec deux fentes, une de chaque côté, pour mieux passer les mains vers les poches du pantalon. L’hypothèse est plausible. C’est en tout cas plus décontract­é. Le croisé ne fut jamais doté d’une seule fente, il passa à deux directemen­t.

De nos jours, hormis pour le smoking, les vestes sans fentes sont jugées un peu désuètes. La grande majorité des beaux vestons ont deux fentes assez hautes. Elles donnent une excellente allure au bas du dos, qui décolle légèrement en projetant le tissu.

Les doubles fentes accompagne­nt ainsi délicateme­nt le cintrage. A la différence de la fente milieu dos qui, en dehors de la veste de concours hippique, est assez pataude. Elle a le défaut de s’ouvrir très souvent, provoquant un effet des plus disgracieu­x. Les marques de luxe la considèren­t parfois comme plus habillée. Chacun ses goûts.

Une belle allure au bas du dos

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