LE MATELASSÉ A DU REBOND
piquent après avoir été délainés dans les eaux rudes de la rivière Teviot en Ecosse. En prime, ils sont discrètement tramés d’une enduction imperméabilisante qui n’oblige pas de les abandonner au placard dès qu’il bruine. Des chemises sont réalisées dans une popeline contemporaine à base de cachemire et de coton lavable en machine. Et les pulls à grosses torsades, la plupart en cachemire eux aussi, ont été tricotés par les ateliers de Barrie, une autre maison de tradition des Scottish Borders dans l’escarcelle de Chanel depuis 2012… Les deux directrices créatives ne réalisant pas ici une mission ponctuelle, elles exploitent d’autres savoir-faire britanniques comme le lin irlandais pour le printemps-été 2017. A être trop vus, les best-sellers finissent toujours par lasser. Exception faite de la doudoune qui ne cesse pas d’être à la mode depuis sa remise au goût du jour par son inventeur, Moncler, il y a quelque dix ans.
Cet engouement relève même du cas d’école car les enseignes à petits prix ont beau se l’être amplement réappropriée, la veste matelassée n’en finit pas de stimuler la créativité des designers comme en témoignent les collections actuelles. Souvent en satin dans un esprit bomber très en vogue cette saison, elle se décline dans des proportions allant du petit blouson étriqué à de grands pardessus proches du sac de couchage chez Lanvin, Michael Kors ou Raf Simons. D’autres marques jouent sur le rythme de ses petits bourrelets (Craig Green, Christopher Kane, Herno).
Il y a aussi Tod’s (photo) qui la façonne dans un cuir souple, ciré çà et là pour en accentuer les rondeurs, et donner un accent vintage à ce cocon qui enchaîne les hivers sans ciller.