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Tous aux abris. Les fêtes approchent. Les fêtes sont là. Les querelles sont de rigueur.

Elles reprennent de plus belle. Cela commence par le sapin. Personne n’est d’accord. Classique ou reconstitué ? Il existe aussi le spécimen recouvert de fausse neige. En tout cas, il faut jeter son dévolu sur un produit du commerce équitable. Songeons un peu aux forêts. Quelqu’un insiste pour prendre le sac. Double avantage : cela évite de mettre des aiguilles partout en se débarrassant de l’arbre et une partie de la somme va à une association caritative. Ah, comme nous sommes citoyens ! C’est fou ce que, la bouche pleine, nous pensons aux démunis. Les plus inquiets d’entre nous savent qu’il y a deux réveillons à une semaine d’intervalle. Ils s’y préparent comme à la mère des batailles. Le foie se tient au garde-à-vous. L’armoire à pharmacie est pleine à craquer.

Les plus petits réclament une histoire pour s’endormir. Certains ont des envies d’exotisme. Ils offrent des puddings, des panettones. Les papas s’arment d’un tire-bouchon et d’un couteau à huîtres. Leur épouse allume des bougies. Une lueur d’éternité baigne les appartements. A Noël, les enfants croient que tous les adultes sont milliardaires. Les aînés ont choisi la sagesse. Ils sont partis skier. A minuit, ils passeront un coup de téléphone. Les chaînes de télévision programment des bêtisiers. Les présentateurs sont en smoking. Les Champs-Elysées sont envahis de baraques à frites. L’odeur de graillon flotte jusqu’à l’Elysée. Cela sent la fin de règne. Les Rois mages hésitent entre beignets et vin chaud. Dans les mairies, les crèches suscitent la polémique. L’âne et le boeuf poussent de lourds soupirs. Le chameau a peur qu’on ne lui jette des regards de travers. La barbe !