MATTEO RENZI
EN QUÊTE DE RÉSURRECTION
surnom dans les cercles de pouvoir romains) a plutôt fait en sorte qu’un proche lui succède à la tête du gouvernement, son ancien ministre des Affaires étrangères Paolo Gentiloni, 62 ans, qui lui garde la place bien au chaud. Autant le chef du gouvernent démissionnaire est un fonceur, impatient et souvent brutal, autant son successeur est un homme de compromis, affable et cauteleux. Son discours de politique générale devant les chambres du Parlement était à son image : ennuyeux et sans surprise. Mais si on l’a installé au palais Chigi, c’est surtout, parce que Gentiloni ne fera pas obstacle à un retour de Renzi au premier plan après les prochaines élections. C’est d’ailleurs ce qui a principalement manqué à l’ancien maire de Florence durant près de trois ans à la tête du gouvernement : la légitimité des urnes. Porté au pouvoir par une révolution de palais, il n’a jamais reçu l’onction d’une majorité d’Italiens pour les gouverner.
Reste à connaître les modalités des prochaines élections et leur date. Après l’échec du référendum, le PD et d’autres formations politiques souhaitent à présent revenir à une loi électorale utilisée de 1994 à 2005 qui attribue 75 % des sièges au scrutin majoritaire et 25 % à la proportionnelle. Une règle qui tend à favoriser un système bipolaire alors que la vie politique italienne s’organise aujourd’hui autour de trois pôles (gauche, droite et Mouvement Cinq étoiles). On semble néanmoins s’acheminer vers un accord sur cette loi surnommée « Mattarellum » – parce que conçue en son temps par Sergio Mattarella, devenu président de la République. La date, elle, fait encore débat entre les tenants d’un vote rapide dès avril et ceux qui souhaitent mener la législature à son terme début 2018. Les observateurs tablent plutôt sur le printemps 2017. Et Matteo Renzi se tient déjà prêt pour ce sprint électoral.