Le Figaro Magazine

Il rêve de grappiller une demijourné­e pour ne rien faire

ET SES VIRÉES SANS HISTOIRES

- PASCAL GRANDMAISO­N

Une intimité de Louis XIV peinte, très probableme­nt, par Charles Le Brun : voilà ma plus belle acquisitio­n cette année ! », nous révèle Franck Ferrand. Si son nom est aujourd’hui attaché à l’histoire de France, dans sa version officielle comme dans ses multiples relectures, l’écrivain et journalist­e n’aime rien de moins que de traquer les objets historique­s ayant échappé à l’oeil des experts dans les catalogues des salles des ventes. Connecté chaque semaine sur le site DrouotLive quand il ne se déplace pas en personne sur une vente, il avoue une passion dévorante pour la quête de l’objet providenti­el, souvent un dessin ancien de l’école française, parfois italienne. A Paris, son week-end idéal commence par une matinée à chiner aux puces avant d’arpenter les étals du marché de la rue Poncelet, près du Faubourg Saint-Honoré, où il habite. Il se régale ensuite de discussion­s endiablées lors d’un déjeuner avec ses amis Jacques Garcia, Stéphane Bern ou François-Xavier Bellamy. « J’aime la table pour le partage plus que pour la gastronomi­e. Et j’ai la chance d’avoir des amis pas banals, dit-il. Malheureus­ement, nous sommes tous très pris par nos obligation­s profession­nelles. Notre plus grand défi consiste à trouver un moment de libre pour nous voir. » Alors qu’il se décrit lui-même comme l’homme le plus paresseux du monde et le plus occupé à la fois, Franck Ferrand ne rêve que de grappiller une demi-journée pour ne rien faire. Comme lorsqu’il n’était qu’un modeste écrivain et pouvait se prélasser pendant deux heures dans sa baignoire en pensant à la suite de son prochain livre. Quand il veut décrocher, il rejoint son appartemen­t face à la Manche à Villers-sur-Mer, entre Cabourg et Deauville. Loin de son image de mondain parisien, il s’adonne à de longues promenades sur les plages de Normandie et se plonge dans la lecture des multiples livres qu’il reçoit. Plus étonnant, il avoue une passion pour les séries télé à rebondisse­ments (A la Maison-Blanche, Breaking Bad, Mr. Robot). Deux bonnes manières de se déconnecte­r du réel pendant quelques heures.

Au Théâtre Antoine à Paris jusqu’au 30 décembre, en tournée en 2017.

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