UNIVERSEL
(connu pour la fabrication de drones), le ministère des Antiquités d’Egypte et... le CEA français, qui rejoint la caravane pour éprouver la fiabilité des télescopes à muons dont il est l’inventeur. Malgré les difficultés à convaincre les mécènes et avec un premier budget prévisionnel de 2 millions d’euros, voilà l’équipe prête à jouer les Sherlock Holmes mâtinés de Champollion et investir les lieux pour une première campagne sur le terrain.
« Il y avait un enthousiasme certain, se souvient Mehdi Tayoubi. C’est à ce moment que je me suis rendu compte à quel point nous avions tous un lien avec ces secrets des pyramides. Notre civilisation en est imprégnée, comme notre imaginaire d’enfant. Cette équipe internationale et interdisciplinaire montrait à quel point, technologiquement, nous étions devenus si différents des anciens Egyptiens qui ne connaissaient ni la roue ni le fer. Et pourtant, ces bâtisseurs avaient hissé des poutres de 60 tonnes sans que nous sachions encore comment. Ils étaient politiquement unis dans un même projet, car ce n’était pas des esclaves qui travaillaient sur les chantiers des pyramides mais des hommes libres, artisans, ouvriers et contremaîtres bien nourris. Ils avaient conscience de la brièveté de l’existence terrestre et restaient mus par une forte spiritualité. Résultat, ils avaient réussi une civilisation unique et construit des ouvrages résistant au temps comme jamais nous n’avons été capables de le faire depuis. »
Fort de son slogan – « Ce n’est pas parce qu’un mystère a 4 500 ans que l’on ne doit pas tenter de le résoudre » –, ScanPyramids se lance. Les scientifiques de l’université de Laval mesurent les différences de chaleur thermique pour identifier d’éventuelles cavités. Il s’agit de premiers indices. Mais, prudents, les explorateurs entament l’autre phase des recherches. Trois équipes, celles de Nagoya et du KEK pour les Japonais et celle du CEA côté français, commencent à traquer