JOUR 7 HONGKONG 114° EST, ESCALE ÉLECTRIQUE
Il faudra attendre 1997 pour que l’Angleterre abandonne sa dernière colonie et rétrocède Hongkong à la mère patrie chinoise. Plus d’un siècle auparavant, Jules Verne décrivait le port Victoria, qu’il n’avait jamais vu : « Il y a ainsi comme une traînée de villes anglaises tout autour du monde. » Nellie Bly, intrépide reporter américaine du quotidien New York World, y débarque en 1889, résolue à coiffer Phileas sur le poteau. Première femme à boucler le tour du monde seule et sans chaperon, Bly est aussi la star d’une opération commerciale orchestrée par son rédacteur en chef, Joseph Pulitzer. Pour gagner un séjour en Europe, les lecteurs sont invités à découper des bons dans le journal et à deviner la date de son retour. Plus Nellie avance, plus les ventes augmentent. A Hongkong, elle apprend cependant qu’une rivale l’a devancée. Partie en sens inverse, la journaliste de Cosmopolitan Elizabeth Bisland vogue déjà vers les Indes… En attendant sa correspondance pour Yokohama, Nellie se rend au champ de courses Happy Valley. Depuis, la ville a construit une nouvelle arène, véritable mecque hippique posée comme une station spatiale au bord de la Chine. Quelle que soit la météo, les chevaux s’élancent et tourbillonnent. Dans le resto qui surplombe la piste, les baguettes restent suspendues au-dessus des bols de riz. Amis, familles, couples… les regards fixent les écrans géants et