Le Figaro Magazine

CETTE TAXE QUI EXASPÈRE

IMMOBILIER

- CAROLE PAPAZIAN

Certains sujets hérissent les Français. La taxation de l’immobilier en fait partie. Et il est une taxe, qui n’existe pas, qui n’est même pas en projet aujourd’hui, qui fait bondir les particulie­rs. Son nom ? La taxe sur les propriétai­res occupants.

Ces derniers mois, l’OFCE, puis France Stratégie, organisme qui dépend de Matignon, ont souhaité sa mise en place. De quoi s’agit-il ? De taxer les propriétai­res (impôt sur le revenu et prélèvemen­ts sociaux) sur les loyers fictifs qu’ils devraient payer pour occuper leur appartemen­t. L’idée paraît aberrante et le concept est tout sauf simple. Il ne passe pas auprès du grand public, qui craint d’être davantage taxé et ne comprend pas du tout la logique de la chose. Lors de la publicatio­n sur notre site (immobilier. lefigaro.fr) des arguments de Fabrice Lenglart, le commissair­e général adjoint de France Stratégie le week-end dernier, les internaute­s ont vivement réagi. Nous avons enregistré près de 1 200 commentair­es et 900 sur les réseaux sociaux du Figaro (plus de 98 000 personnes ont lu cet article). L’organisme évoque aussi la refonte de la taxe foncière et envisage une remise à plat de la fiscalité immobilièr­e, mais ce qui fait peur, c’est bien la création de cette taxe contre-intuitive. Emportés par leurs modèles, les économiste­s manquent souvent de psychologi­e, espérons que les politiques en auront davantage.

Le postulat de départ de France Stratégie est que « la fiscalité favorise le statut de propriétai­re occupant » et qu’il faut y remédier. « La première piste consistera­it à rendre

A R C H

les loyers des locataires déductible­s de leurs revenus imposables mais à augmenter les taux d’imposition. La deuxième, à défiscalis­er les revenus locatifs et refondre la taxe foncière. La troisième supprimera­it toute taxe foncière et intégrerai­t la valeur locative, nette des charges d’entretien et des intérêts d’emprunt, dans le calcul du revenu imposable des ménages », écrit France Stratégie. Rien d’innovant : avant 1963 une taxe similaire existait déjà. Elle a été supprimée parce qu’elle avait un coût exorbitant pour l’Etat. Le propriétai­re pouvait déduire les dépenses d’améliorati­on, de réparation, les intérêts d’emprunt », rappelait récemment dans nos colonnes JeanYves Mercier, avocat honoraire et membre du Cercle des fiscaliste­s. Messieurs, trouvez autre chose pour 2017 !

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