Le match : PSA-Opel vs Renault-Nissan
C’est le temps des grandes manoeuvres dans l’industrie automobile. En annonçant le rachat d’Opel/Vauxhall, filiale européenne déficitaire de General Motors, pour 2,2 milliards d’euros, le groupe PSA va donner naissance au numéro deux européen de l’automobile derrière Volkswagen. Une belle victoire pour Carlos Tavares qui, après avoir redressé PSA, hier au bord de la faillite, se donne par cette opération d’envergure les moyens de défendre les couleurs de son groupe dans le vaste mouvement de consolidation qui affecte l’industrie automobile. La course au gigantisme est devenue une obligation pour mutualiser les coûts et gagner en productivité et en compétitivité. Bien avant PSA, le groupe Renault a tracé la voie en s’alliant dès 1999 avec le japonais Nissan puis, à l’automne dernier, avec Mitsubishi Motors. Si elle cède la place de deuxième constructeur européen à PSA-Opel, l’Alliance Renault-Nissan se situera loin devant la nouvelle entité au niveau mondial, avec 9,96 millions de véhicules vendus en 2016 dans près de 200 pays. Ce qui la place au quatrième rang des constructeurs mondiaux. Avec des ventes en hausse de 16,7 % par rapport à 2015, l’ensemble, présidé par Carlos Ghosn, talonne désormais de peu le trio de tête constitué de Volkswagen (10,3 millions), Toyota et General Motors (10,1 millions chacun). « L’Alliance Renault-Nissan, avec l’arrivée de Mitsubishi Motors, constitue désormais l’un des premiers groupes automobiles mondiaux. Sa taille nous permet de réaliser des synergies importantes et nous donne la possibilité de développer toutes les technologies pour la voiture de demain. Elle sera électrique, connectée et autonome », explique Arnaud Deboeuf, Alliance Senior VicePresident, Renault-Nissan BV. Tous les constructeurs n’ont qu’une idée en tête : se positionner sur le marché hautement convoité de la voiture du futur. Plus que le rachat d’Opel par PSA, c’est de cela dont on parle au Salon international de l’automobile de Genève, qui fermera ses portes le 19 mars. « Nous sommes vraiment dans une phase de transition pour l’industrie. De nouveaux concurrents pointent à l’horizon, tels Tesla ou des entreprises chinoises », a confié Herbert Diess, patron de Volkswagen. En novembre, la firme allemande avait annoncé son intention d’investir des milliards d’euros dans les véhicules électriques et la conduite autonome. Nos deux fleurons automobiles tricolores, s’ils veulent rester dans la course, n’ont pas de temps à perdre !