Le Figaro Magazine

Dans la tête de... Guillaume Gibault

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS DELÉTRAZ

Le made in France, Guillaume Gibault y croit. Après avoir fait renaître Léon Flam, une enseigne familiale de bagages haut de gamme française que les pilotes de l’Aéropostal­e avaient autrefois adoptée, cet ancien élève de HEC a, sur un pari un peu fou, décidé de se lancer dans le slip. Le Slip Français était né et aujourd’hui, on se l’arrache. L’entreprene­ur a misé sur des produits de qualité fabriqués en France, essentiell­ement vendus sur internet. Au départ limitée aux seuls sous-vêtements masculins, la marque lance la semaine prochaine une ligne féminine. Enfant, vous vouliez faire quoi ? Je voulais être celui qui, à la Nasa, appuie sur le bouton pour faire partir les fusées.

Debout à quelle heure ?

Pas assez tôt. Vers 8 heures. Pourtant, il faudrait que je me lève plus tôt. Je finis vers 20 heures.

Vous aimez poser des questions ?

Non. Je suis plutôt intuitif et j’aime bien comprendre les choses en observant.

Du temps libre dans un agenda surchargé ?

Je le décide : le temps, ça se prend. Et mon leitmotiv est toujours le même : les vacances, c’est mieux que le travail. Pourtant, je travaille beaucoup. Quand on crée une entreprise, il n’y a pas de raccourci : c’est du temps et du travail. Comme de faire la tournée de tous nos fabricants. Je cumule donc les kilomètres en TGV. Mais je préserve les week-ends. Vous êtes au four et au moulin ? Dans une jeune entreprise, c’est normal, c’est le rôle du président du Slip. Mais on est quand même 25 au bureau et une quinzaine pour les boutiques. Musique ? J’ai toujours eu un faible pour Jacques Dutronc.

Quand je suis nostalgiqu­e, j’écoute de la musique douce comme celle de Ludovico Einaudi. Sport ? Boxe et course à pied. Depuis deux ans, je me suis mis au kitesurf au Maroc. Comment chassez-vous vos inhibition­s ? Je n’en ai pas trop. J’aime bien faire la fête et boire un coup.

Adepte des after work ?

Tout le monde en costume derrière une bière dans un bar à 19 heures, ça me gonfle.

Portez-vous la cravate ?

Jamais, mais c’est plutôt joli quand c’est bien porté. Vos fabricants vous regardent de quelle manière ? En petit jeune ou en homme d’affaires ?

Le regard a changé. Au départ, c’était de la méfiance car pour eux, les petits créateurs, c’est beaucoup de temps et beaucoup de risques. Mais aujourd’hui, pour certains d’entre eux, nous représento­ns quasiment la moitié de leur chiffre d’affaires.

Votre surnom ?

A la ville, c’est « GG », et chez les fabricants, Guillaume. Allez-vous au spectacle ?

J’ai pris des places pour aller voir JoeyStarr au Théâtre de l’Atelier dans Eloquence à l’assemblée. Ça a l’air pas mal sur le papier.

Lectures ?

J’adore les biographie­s comme celle de Jean Mermoz par Joseph Kessel, ou celles de Henri Cartier-Bresson et Robert Capa. Aurais-je manqué ma vocation de journalist­e ?

Les endroits où vous vous sentez bien ?

Les cafés parisiens et le bureau, surtout quand on a un espace sympathiqu­e.

La mode de la barbe ?

Je me dis que quand elle va passer il va falloir se raser à nouveau et je n’aime pas ma tête sans barbe. Comment va-t-on faire ? J’aimerais bien que la mode des chapeaux revienne. C’est un peu compliqué en scooter mais c’est beau. Pour le slip, la mode est aussi cyclique ? Bien sûr ! Comme pour les pantalons : larges, serrés, courts, longs, pattes d’éléphant… Nous avons le cycle boxer, caleçon, slip. Par chance, on est au retour du cycle slip, c’est une bonne chose pour nous. L’espionnage industriel dans le slip, ça existe ?

Evidemment, surtout que nous avons mis en place un programme de recherche et développem­ent pour automatise­r certains processus de création !

 ??  ?? Fort de sa croissance à deux chiffres et après avoir conquis les hommes avec ses dessous de qualité, Guillaume Gibault, le fondateur du Slip Français, lance cette semaine une collection pour femmes.
Fort de sa croissance à deux chiffres et après avoir conquis les hommes avec ses dessous de qualité, Guillaume Gibault, le fondateur du Slip Français, lance cette semaine une collection pour femmes.
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