“MAURICE LÉVY, UNE RENCONTRE DÉCISIVE”
Jérôme Batout a une certitude : chacun est propriétaire de sa vie. Il a décidé que la sienne serait riche d’expériences et lui permettrait de « passer par des endroits clés » . Après Sciences-Po et la London School of Economics (LSE), il décroche un doctorat de philosophie avec Marcel Gauchet comme directeur de thèse, avant de rentrer chez Crédit Suisse First Boston à Londres, puis d’enseigner la finance à la LSE, entre Paris, Londres, Bangkok et Pékin.
« A l’époque, j’avais une grande admiration pour George Soros, confie Jérôme Batout. C’est un homme de valeurs, qui considère que la finance est un bon serviteur mais un mauvais maître. » Puis il décide de s’engager chez Médecins sans frontières, séduit par le discours de figures de l’humanitaire comme Jean-Christophe Rufin ou Rony Brauman : en 2010, le voilà parti en mission dans les zones tribales d’Afghanistan ! C’est à son retour qu’il croise Maurice Lévy, président du groupe Publicis. Une rencontre décisive. « Il fait partie des rares personnalités qui savent faire coexister en eux-mêmes des capacités a priori opposées : le rationnel et l’intuitif, la rigueur et la créativité, la compréhension du passé et le goût de l’innovation… Je n’ai jamais rencontré d’autres leaders de son genre : il a tout à la fois les qualités de l’ancienne et de la nouvelle génération, estime Jérôme Batout. Il a joué pour moi un vrai rôle de mentor : avec lui, j’ai compris toute la cohérence de mon parcours, la capacité de leadership que je pouvais tirer de mes apparentes contradictions. » Maurice Lévy lui dit : « Je vous prends comme apprenti. » En réalité, il l’engage comme directeur de cabinet, poste que Jérôme Batout a occupé de 2011 à 2013 avant d’être appelé à Matignon comme conseiller spécial auprès du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
« Maurice Lévy a la réputation de bien former les gens qui l’entourent, explique-t-il. Et puis dans un parcours français, le passage à un bon niveau dans un cabinet est important. » Depuis, Jérôme Batout est revenu chez Publicis où il est directeur général de la branche française de Publicis Media (1 000 personnes en France, cinq réseaux mondiaux : Starcom, Zenith, Performics, Blue 449 et Spark).