PERMIS DE TUER

D’abord, une remarque : dans le premier film, à la sixième minute, le ministre de l’Intérieur qui s’exprime n’est pas Raymond Marcellin, en poste de 1968 à 1974, comme cela est indiqué, mais Christian Bonnet, en fonction de 1977 à 1981. Espérons que cette erreur soit vite corrigée.

Deuxième remarque : d’après Vincent Nouzille, qui a adapté pour la télévision son formidable livre, Les Tueurs de la République, paru en 2015 chez Fayard et, donc, qui connaît bien le sujet, les présidents de la République les plus implacables sont les socialistes François Mitterrand et François Hollande. Tous les deux jouent de la gâchette sans une hésitation. Le dernier, surtout. « Hollande n’a pas d’affect », dit un général. « Il est froid comme une lame, dur, et ne fait pas de sentiment », ajoute Fabrice Lhomme. A droite, on est plus hésitant, plus mesuré, moins prompt à dégainer. Le plus timoré : Jacques Chirac. De quoi s’agit-il ? De la possibilité qu’a le chef de l’Etat de commander des assassinats à la DGSE soit par vengeance, soit à titre préventif. Sur toute la terre et sans limitation de temps, aucun crime contre la France ne devant rester impuni. Vincent Nouzille remonte le fil du temps jusqu’au général de Gaulle, puis passe en revue ses successeurs. Toutes ces histoires qu’on avait oubliées renaissent sous nos yeux. Les réussites comme les échecs. Archives, reconstitutions et commentaires par les meilleurs spécialistes : c’est passionnant et ça en dit long sur les hommes qui se sont succédé à l’Elysée.

Les Tueurs de la République, de Vincent Nouzille, Planète +, dimanche

26 mars, 20 h 55.