ANTOINE FRÉROT VEUT RESSOURCER LA PLANÈTE
Peut-on concilier croissance économique et environnement ? Antoine Frérot, 58 ans, en est convaincu. « Il ne peut y avoir de croissance économique pérenne si l’on ne respecte pas le cadre de vie », martèle le président de Veolia, à la veille de la Journée mondiale de la terre (22 avril). Numéro 1 mondial des services à l’environnement, Veolia est en première ligne sur les cinq continents. Sous la houlette d’Antoine Frérot, le groupe français a réduit son endettement, accru sa profitabilité et s’est développé avec succès sur de nouveaux marchés (lutte contre les pollutions nucléaires par exemple, ou celles liées à la production de gaz de schiste) tout en diversifiant sa clientèle : à côté des services aux collectivités locales (dont certaines se laissent tenter par la remunicipalisation), ceux proposés aux industriels représentent désormais 45 % de son activité. « Je suis optimiste et confiant, confie Antoine Frérot. Des solutions existent, tant en matière de lutte contre les pollutions que contre la rareté des ressources. » Le recyclage des eaux usées en eau potable, moins cher que le dessalement de l’eau de mer, en est une. Dans le monde, seulement 2 % des eaux usées sont réutilisées. Antoine Frérot y voit un vrai relais de croissance pour son groupe, et surtout une solution à la pénurie d’eau qui concerne nombre de pays émergents. « En tant que patron de Veolia, j’ai charge d’âmes, insiste cet ingénieur (X-Ponts) à la fibre humaniste, qu’il s’agisse de nos salariés, de nos actionnaires, de nos fournisseurs… mais plus encore de nos clients. » GHISLAIN DE MONTALEMBERT