MON BEAUF BOURDIN
L’autre jour, Jean-Jacques Bourdin a demandé à un candidat à l’élection présidentielle combien font 7 fois 8. C’était lundi dernier vers 9 h 18 au cours d’une émission intitulée « Entretien d’embauche » sur BFM TV. On se demande pourquoi le sergent recruteur autoproclamé Bourdin s’est limité à ce simple exercice de vérification du niveau arithmétique du conscrit Macron. Il aurait dû lui demander de faire les pieds au mur, pour vérifier son équilibre. De chanter La Marseillaise ou Petite Emilie, ce qui est bon pour le moral du pays. De réciter les affluents de la Loire. Enfin, il aurait dû vérifier en direct et publiquement l’état de sa prostate, organe qui joua jadis des tours au bon président Mitterrand.
Jean-Jacques Bourdin regarde de haut les hommes politiques. Il râle comme un chauffeur de taxi, exige comme un garçon de café qui a fini son service, fait tour à tour le dégoûté, le benêt et le peloteur en quête de confidences. En un mot, il est obscène. En parlant vulgairement à ses invités, c’est aux téléspectateurs que Bourdin parle vulgairement. Sous prétexte d’interviews « à l’américaine » comme le facteur de Jacques Tati dans Jour de fête, il est ridicule. C’est un bichon frisé qui se prend pour un dragon. Pâmé de vertu, crêté d’indignation, semblant traverser le pont d’Arcole à chaque émission, le brave Bourdin se rendra compte peut-être un jour que ses seules armes sont un sabre de bois et un pistolet à amorces. En attendant, qu’il soit remercié de nous faire rire. Petit chat.