MAIS OÙ VA TONG ?
L’autre jour, nous avons vu un Anglais au fort tonnage prendre l’avion en direction de Roissy-Charles-de-Gaulle dans une drôle de tenue : en haut, un débardeur blanc, au milieu, un de ces shorts de tennis en nylon et ultracourt comme on en faisait dans les années 80, et en bas, de grosses chaussettes blanches, de tennis également, enfilées dans ces chaussures en plastique bleu qu’affectionnent les maîtres-nageurs. En d’autres termes, à l’exception des chaussettes, l’individu confondait manifestement Paris avec une piscine… Mais à y réfléchir, le débonnaire Rosbif avait sans doute compris la particularité de l’endroit où il allait mettre ses pieds dodus. Car le Parisien a désormais des moeurs vestimentaires qui auraient sans doute inspiré Paul Morand : lorsqu’il fait moins de 20 °C, le fragile habitant de la capitale arbore un bonnet, qu’il ne quitte plus, même au restaurant. Lorsqu’il fait plus de 20, ni une ni deux, il sort les tongs ! Cette abomination, outre le fait d’offrir à la vue d’autrui toutes sortes d’orteils tordus et d’ongles mal coupés, est en plus d’une hygiène douteuse : talons calleux, durillons et doigts de pied avec ou sans cors sont ainsi exposés à l’urine canine, aux glaires humaines et autres miasmes inhérents à la vie urbaine. Les voici donc, ces bipèdes, qui déambulent dans le métro et sur le macadam les pieds à l’air et l’air heureux : c’est sans doute pour eux une manière de dire vestimentairement que le rêve de Bertrand Delanoë s’est réalisé : Paris serait une plage.
Une prochaine fois, nous évoquerons un autre signe discret d’élégance, cette fois-ci chez les jeunes femmes : le string qui dépasse du jean taille basse.
Un must… NICOLAS UNGEMUTH