VALLAUD-BELKACEM, L’ÉCOLE EST FINIE
« Fake news » : voilà la dernière pirouette qui permet à chacun d’échapper à ses responsabilités. Si Vanessa Burggraf s’est fourvoyée en affirmant que Najat Vallaud-Belkacem avait décidé de la réforme de l’orthographe, il n’en reste pas moins que celle-ci a bien été appliquée par les éditeurs de manuels scolaires pendant qu’elle était à la tête de l’Education nationale. L’ex-ministre en a d’ailleurs profité pour faire preuve d’une habileté rhétorique – pour ne pas dire mauvaise foi – dont elle seule a le secret. Rétablissons la vérité : est-elle seule responsable de l’application de la réforme de l‘orthographe ? Non. A-t-elle laissé faire sans protestation ? Oui. Comme pour beaucoup de sujets, Mme VallaudBelkacem a choisi ses combats : l’orthographe n’en faisait pas partie. Ni la préservation des langues anciennes, ni les classes bilangues. Le nouveau ministre, Jean-Michel Blanquer, a d’ailleurs souhaité les rétablir. Tant mieux ! Observant le rire haut de l’ex-ministre et le visage confus de la journaliste, prise dans des invectives sur l’orthographe du mot oignon, on était en droit de se demander… « comment en sommes-nous arrivés à ce niveau de débat ? ».
En réalité, cette polémique stérile n’est pas qu’une anecdote : elle révèle le drame d’un ministère ultra-idéologisé et hyper-centralisé, qui décide de tout, duquel on attend tout, dans un pouvoir quasi divin.
Pour en sortir, il faut une révolution scolaire : laisser le pouvoir d’organisation aux établissements, les choix pédagogiques
(et des manuels !) aux enseignants et la capacité d’évaluation et de régulation au ministère, avec publication des résultats !
Chacun aura alors sa juste place au service des élèves – les grands oubliés de tous ces débats.
CAMILLE BEDIN*
*SECRÉTAIRE NATIONALE LES RÉPUBLICAINS ET AUTEUR DE « POURQUOI LES BANLIEUES SONT DE DROITE » (PLON).