Le Figaro Magazine

ET C’EST AINSI QUE BURGALAT EST GRAND

- NICOLAS UNGEMUTH Les Choses qu’on ne peut dire à personne, de Bertrand Burgalat (Tricatel).

Arrangeur distingué et exigeant pour lui comme pour les autres, Bertrand Burgalat est égale- ment un compositeu­r comme on en voit peu aujourd’hui : en dehors des canons de la pop, rétif au refrain évident comme au couplet prévisible, le musicien est connu pour des mélodies vagabondes où se bousculent plusieurs genres musicaux. Les Choses qu’on ne peut dire à personne

sont sans doute le disque qui cerne le mieux certaines des très nombreuses influences de l’auteur : funk, soul, disco, musique électroniq­ue, musique de film, new wave, la synthèse est parfaite. Un groove phénoménal (Etranges nuages) cède la place à un instrument­al déchirant (Etude in Black),

un tube parfait (Coeur défense) succède à une chanson d’une profondeur abyssale (L’Enfant sur la banquette arrière), tandis qu’une féerie sans paroles ensoleille le tout (Tribunes au couchant). Avec des textes évoquant – entre autres lumières – Antoine Blondin, Jack-Alain Léger ou Dominique de Roux, les choses sont claires : nous ne sommes pas ici au pays de Julien Doré.

nante, élégante, poétique – sublime le lieu et l’âme du Mobilier national. « J’ai voulu montrer la gloire d’un pays. Nous avons dominé le monde pendant des siècles, les autres ont suivi », dit-il. Une excellence qui nous conduit des salons de Louis XIV à ceux de la République. Et surtout un savoir-faire unique, celui des menuisiers, des peintres, des tapissiers : bois peint, plaqué d’essences rares ou doré, couvert de velours, de soie ou de damas… chaque époque imprime son style. Bergères, fauteuils, chaises, banquettes évoquent un pouvoir de création sans limites aux variations infinies. Et pourtant, comme le souligne Jacques Garcia avec humour, « du début jusqu’à la fin vous ne verrez que des sièges ». Une belle surprise !

SYLVIE MARCOVITCH * Paris XIIIe, jusqu’au 24 septembre.

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