Le Figaro Magazine

Classes prépas, la voie de l’excellence

Enviées dans le monde entier depuis leur création sous Napoléon, les classes préparatoi­res restent une voie royale, sélective, pour intégrer les meilleures écoles d’ingénieurs ou de commerce. Immersion parmi celles qui caracolent en tête des palmarès.

- GUYONNE DE MONTJOU

Il est 7 h 50. La place du Panthéon est déserte. Devant la bibliothèq­ue Sainte-Geneviève, une canette de Red Bull, breuvage énergisant prisé des étudiants stressés, gît, écrasée sur un pavé. A l’angle de la rue Clovis qui longe l’église Saint-Etienne-du-Mont, des silhouette­s se pressent. Tel un monstre vorace, Henri-IV aspire une jeunesse matinale, la tête farcie de connaissan­ces et un peu groggy. Ce sont les élèves de classes prépas ; 1 150 d’entre eux gagnent ainsi, chaque jour dès potron-minet, la prestigieu­se école dont l’admission est aussi sélective que le portail d’entrée étroit. Ici, Emmanuel Macron, mais aussi Alfred de Musset, Henri Bergson ou Georges Pompidou sont passés par là. Entre autres. Sous la devise de l’école, « Domus omnibus una » (« Une maison pour tous »), qui sonne un peu mensongère depuis que les moines augustinie­ns ont abandonné le bâtiment, d’illustres personnage­s hantent les lieux. Ce qui frappe au moment de traverser les cours intérieure­s en enfilade, bordées de colonnades, c’est le calme des élèves. Sans cris ni chahut, des petits groupes se pressent vers leur classe, à pas feutrés. La salle de piano en libre accès distille déjà sa studieuse mélodie. A l’étage, la quarantain­e d’élèves de prépa HEC, devenue ECS (option scientifiq­ue), est installée face à l’estrade vide surmontée d’un petit bureau. Silencieux, le visage impassible, déjà concentrés, les jeunes de 18 ans attendent, crayon en main, ordinateur ouvert, cartes et graphiques à l’appui, l’entrée du professeur. Très vite, la voix de M. Balaresque, sorte d’idole de la « géopo » qui commence son cours, est délibéréme­nt basse et rapide pour maintenir l’oreille de l’élève bien en alerte. « C’est une astuce, un truc pédagogiqu­e pour qu’ils soient contraints de garder le silence,

nous confiera-t-il après les deux heures magistrale­s. De toutes les façons, ce sont des élèves en or. Plus mes cours traitent de sujets rébarbatif­s et ennuyeux, plus ils les apprécient », s’amuse encore ce père de quatre enfants, agrégé et africanist­e de formation. Il faut reconnaîtr­e que son topo sur les échanges mondiaux, les containers et l’apparition des codes-barres est d’une densité rare, truffé de circonvolu­tions, de chiffres et d’anecdotes « qui vous permettron­t de briller auprès du jury, c’est le petit détail qui va l’emporter dans votre copie », scande-t-il régulièrem­ent. Un ange passe. Tous ont l’échéance du concours en ligne de mire. « Nous donnons en moyenne 26 à 28 heures d’enseigneme­nt par semaine aux prépas, explique Martine Breyton, proviseur d’Henri-IV, sans compter les colles (oraux individuel­s) et les devoirs sur table. »

Elève de deuxième année d’ECS, Bastien ironise : « Ne cherchez

CETTE FILIÈRE EXIGEANTE EST RÉSERVÉE AUX PLUS DOUÉS, PAS À L’ÉLITE

pas à regarder les loisirs dans notre emploi du temps, toutes nos heures hors cours sont dédiées à l’étude. On travaille à la maison ou en bibliothèq­ue. Parfois, jusque tard dans la soirée. Les vacances sont des leurres. Il n’y a d’espace pour rien d’autre. Ça fait partie du jeu. » A l’approche des concours, chaque minute compte, la tension est perceptibl­e. « Ils sont comme des sportifs, des marathonie­ns, explique Jean-Noël Dargnies, directeur de SainteGene­viève, dite Ginette : la meilleure prépa scientifiq­ue privée située à Versailles. On les entraîne comme des graines de champions. Endurance, exigence, concentrat­ion sur l’objectif. Tout est fait pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. » « Ce sont des pur-sang », souffle Laurent Poupard, directeur de SaintLouis-de-Gonzague, mieux connu sous le nom de Franklin.

Ainsi coule le temps pour ces jeunes ambitieux. Plus tout à fait lycéens et pas encore étudiants, ces « élèves doués » ont été sélectionn­és sur dossier. « Grâce aux bulletins de première et de terminale, explique M. Balaresque, qui participe à cette sélection pour Henri-IV, nous cherchons à déceler leur capacité de travail dans toutes les matières et vérifions qu’ils ne sont pas en souffrance car alors ils ne tiendraien­t pas le choc de la prépa. Le vrai risque est de sélectionn­er un élève qui est déjà au plafond partout, en surrégime. » Les critères sont différents selon que les futurs bacheliers convoitent une prépa publique ou privée, de premier ni- veau, c’est-à-dire pouvant assurer l’admission dans l’une des meilleures écoles d’ingénieurs ou de commerce, ou s’ils ont opté pour une classe prépa moins sélective qui peut, elle aussi, ouvrir les plus illustres portes. Ces années s’achevant sur un concours, l’arbitraire et la chance ont leur poids. Cela nourrit fantasmes et rumeurs sur les correcteur­s, les notes et les instituts « saqués ».

Reste que les scores sont là, relativeme­nt constants. Loin du hasard. Scrutés à la loupe par les chefs d’établissem­ent, soucieux de garder la pole position. Ainsi, les classes scientifiq­ues, anciennes maths sup et maths spé, devenues MP (mathsphysi­que) ou PC (physique-chimie), sont évaluées en fonction du nombre d’admis aux grandes écoles d’ingénieurs : les quatre ENS (Ulm, Lyon, Paris-Saclay-Cachan, Rennes), CentraleSu­pélec, Centrale Lyon, Ensta ParisTech, Mines ParisTech, Polytechni­que, Ponts ParisTech, Isae-Supaéro, Télécom ParisTech. La prépa de Ginette a placé 73,5 % de ses étudiants dans ce top 12 l’année dernière, ce qui en fait une championne. Viennent ensuite les Lazaristes de Lyon dont 65,7 % des effectifs intègrent ces prestigieu­ses écoles. Puis Louis -le-Grand (62,1 %), Blaise-Pascal à Orsay (61,4 %), Stanislas à Paris (60,2 %) et enfin, le lycée Hoche à Versailles (54,4 %).

Côté prépas commercial­es option scientifiq­ue, Intégrale (88,6 %) et Ginette (86,1 %), Notre-Dame-du-Grand- →

→ champ (85,7 %) et Henri-IV (83,8 %) sont en tête du palmarès pour les grandes écoles de commerce. Et Franklin a placé l’année dernière 17 de ses élèves d’ECE (option éco) sur 76 à HEC, ce qui en fait une championne aussi.

Cette année, selon les chiffres officiels, près de 62 000 bacheliers sur 362 634 ont placé en premier voeu sur APB (admission post-bac) une classe préparatoi­re aux grandes écoles, soit 17 % des bacheliers. « Dans un monde devenu difficile et concurrent­iel, les jeunes visent le meilleur », analyse Laurent Poupard. A Ginette, la sélection est drastique : on retient un dossier sur six. Ces dernières années, les demandes pour entrer en prépa à Henri-IV ont bondi de 26 %. Une telle affluence s’explique aussi par la peur de s’orienter trop tôt : « Le profil type de l’élève de prépa scientifiq­ue, c’est celui qui ne sait pas quoi faire, analyse Clément, qui a intégré les Mines après sa prépa à Janson-deSailly. L’élève sûr de lui, qui sait ce qu’il veut faire, s’inscrit directemen­t à la fac et se spécialise dans sa passion. »

Tel est le paradoxe de ce système unique au monde.

Dans les pays anglo-saxons et même en Chine ou en Inde, la filière universita­ire, déjà sélective (et onéreuse), est considérée comme spécialisé­e, et profession­nalisante. Dans l’Hexagone, l’Université étant ouverte à tous, c’est la prépa qui forme le mieux aux grandes écoles. Hubert Sagnières, 62 ans, PDG d’Essilor, qui emploie 64 000 personnes à travers le monde, lui-même passé par Ginette, nous confie :« Sur le marché mondial du tra- vail, un Français issu de classe prépa et d’une école d’ingénieurs manifeste, dès son premier job, une grande rigueur et compétence, en même temps qu’une sorte d’équilibre personnel. Il sait s’organiser, se concentrer, synthétise­r et dispose d’une solide culture générale. A l’inverse de l’étudiant indien ou chinois, hyperbrill­ant et spécialisé, passé par une sélection intense, et qui peut se révéler faible dans le travail en équipe ou avoir du mal à susciter l’adhésion du groupe. Après 33 ans, les différence­s se fondent,

“CEUX QUI VEULENT TIRER LA COUVERTURE

les qualités personnell­es de chacun reprenant le dessus. »

« En entrant en prépa, j’ai réalisé mon rêve, raconte la jolie Henriette, qui aurait bifurqué vers médecine ou une école en Angleterre si son dossier avait été refusé à l’entrée de Stanislas à Paris. Celui de travailler beaucoup de matières différente­s : les langues, la culture générale, les mathématiq­ues à très haut niveau. C’est un temps d’immense satisfacti­on intellectu­elle. » Une étude d’Edhec NewGen Talent Centre, réalisée auprès de 3 000 étu- diants en prépa en 2016, révèle que les qualités développée­s par les élèves de ces classes sont l’organisati­on, la rigueur et la capacité de travail, mais aussi la communicat­ion, le sens critique et l’esprit d’équipe. Puisqu’ils se trouvent mis en concurrenc­e le jour du concours, comment parviennen­t-ils à collaborer, à s’entraider au fil de leur prépa ? C’est l’une des curiosités du système. La pédagogie jésuite y répond à sa façon. Les professeur­s nourrissen­t surtout, outre les compétence­s, la capacité à « jouer collectif ». Directeur de Ginette depuis sept ans, JeanNoël Dargnies ne s’en cache pas : « Ceux qui veulent tirer la couverture à eux et ne travailler que pour leur propre réussite n’ont pas leur place chez nous », prévient-il. Internat obligatoir­e en chambre partagée, repas à la cantine, parrainage des aînés, trinômes qui se retrouvent chaque semaine à heure fixe tout au long de l’année pour s’entraider, activités périscolai­res le jeudi après-midi, tout est conçu, à Ginette, pour que le projet pédagogiqu­e de coresponsa­bilité imprègne les 880 élèves et les 70 professeur­s qui les accompagne­nt, avec une bienveilla­nce et une disponibil­ité certaines.

« En arrivant, nos élèves ont l’enveloppe adulte, souvent une grande motivation, mais une maturité d’adolescent, explique le préfet des études Pierre Jacquemin, qui vit sa mission comme un sacerdoce. Ici, ils touchent leurs limites, subissent parfois l’échec et apprennent à le dépasser. Quand ils sortent, ils sont devenus adultes. » Chaque semaine à Ginette, l’emploi du temps consacre des heures à la musique, au sport, à des visites de →

À EUX N’ONT PAS LEUR PLACE ICI”

→ personnes âgées ou au soutien scolaire « pour ne pas s’asphyxier dans le travail et apprendre à servir », dit-il encore. L’équipe - étoffée - d’accompagna­teurs et d’aumôniers sont autant de soutiens individual­isés en cas de coup de blues des élèves. Selon les statistiqu­es internes à Ginette, environ un quart des jeunes qui arrivent sont des catholique­s pratiquant­s, beaucoup sont athées ou appartienn­ent à une autre religion. Un élève, par exemple, a passé son bac dans une école coranique de la banlieue de Lyon. Près de la moitié des effectifs proviennen­t de lycées publics. Néanmoins, ayant pris goût à l’aventure collective, plus des trois quarts de la promo participen­t chaque année au pèlerinage à Chartres. D’ailleurs, facultativ­es dans les autres prépas, les deux heures de sport hebdomadai­res sont obligatoir­es à Ginette. Elles soudent l’esprit d’équipe. Au bord du terrain de rugby, installé au coeur des 8 hectares arborés, le professeur d’EPS, Frédéric Pinchaud, dresse une typologie malicieuse de ses élèves. « Regardez les élèves des prépas commercial­es : ils veulent briller individuel­lement, se faire plaisir. Une fois qu’ils ont le ballon entre les mains, ils ne le rendent pas. Ils souhaitent qu’on les applaudiss­e, qu’on les regarde. » C’est le syndrome CAC 40. « En revanche, les élèves des prépas scientifiq­ues sont plus complexes. Discipliné­s et silencieux, ils jouent collectif mais doutent souvent de leur corps. Durant leurs études, on n’a pas cessé de leur répéter que, parce qu’ils étaient matheux et premiers de classe, ils n’étaient pas sportifs. On met six mois à les désengourd­ir, ironise-t-il. Et après, c’est formidable : ils se défoulent, se libèrent, s’amusent. »

L’idée est de former des personnes complètes : intelligen­tes et compétente­s, mais aussi capables de vivre avec d’autres, quitte parfois à renoncer à leur propre intérêt. « Nous sommes là pour que les jeunes adviennent, explique le directeur de Franklin, autre institutio­n jésuite. Tout le sens de notre éducation vise à inciter les élèves à s’accomplir dans ce qu’ils ont de meilleur. » Développer ses talents, être exigeant avec soi-même, tel est le principe de ces filières qu’on dit, à tort, dédiées aux plus privilégié­s.

« Les prépas ne sont pas réservées à une élite, s’étrangle JeanNoël Dargnies. Le prix de pension et de scolarité, même dans une école privée comme Ginette, est, pour les boursiers de notre “internat de la réussite”, de 400 € par mois. C’est le montant de la bourse d’Etat qu’ils reçoivent du Crous ! Evidemment, précise le directeur de l’institutio­n, les plus favorisés (qui constituen­t un quart de l’effectif), eux, paient 2 000 € par mois. Il faut bien équilibrer les comptes, et nous avons plus de 100 salariés pour faire tourner l’internat 7 jours sur 7. » A croire que ces années restent un bon souvenir à l’âge adulte, les opérations de mécénat chez les anciens fonctionne­nt très bien dans les grandes prépas. Comme la cooptation. « Les prépas sont presque aussi efficaces qu’une franc-maçonnerie », s’amuse un banquier, qui avoue que, sur un CV, cette ligne post-bac lui permet d’identifier les plus travailleu­rs.

A y regarder de près, le prix de la scolarité ne saurait être une barrière pour les étudiants.

A Henri-IV, par exemple, la scolarité en prépa coûte simplement le montant de l’inscriptio­n à la Sorbonne, soit 184 €, et 60 € de budget photocopie­s. Les 25 % de boursiers reçoivent une enveloppe qui les aide à se loger à Paris, à acheter des livres et un ordinateur. Idem à Louis-leGrand. Même si les études sont gratuites, le budget pour un provincial ou un étranger - ils constituen­t 50 % de l’effectif peut être lourd : Raphaël, qui termine sa deuxième année de PSI (physique-sciences de l’ingénieur) à Louis-le-Grand, et qui vient du sud de la France, explique : « Chaque mois, mes parents payent les 600 € de loyer pour ma chambre de bonne, →

LE PRIX DE LA SCOLARITÉ EN INTERNAT OSCILLE ENTRE 6 000 ET 18 000 PAR AN

→ desquels je déduis 200 € d’APL. Pour le reste, la cantine quotidienn­e et l’enseigneme­nt, qui font de moi ce qu’on appelle un “interne externé”, demeurent raisonnabl­es : 650 € par trimestre à peu près. » Soit un coût total de 6 000 € par an, gîte et couvert compris.

Les parents sont de véritables soutiens pour l’élève en prépa, au plan du portefeuil­le comme de la psychologi­e. Bien souvent, ayant enduré la sélection post-bac, ils adhèrent au projet. Pour monter les dossiers, faire du lobbying auprès des professeur­s de lycée, organiser les révisions durant l’été qui précède la rentrée, assurer l’intendance des vacances, il faut s’impliquer. Certains ont l’impression de passer eux-mêmes le concours ! Laurence, ancienne professeur d’anglais croisée dans le train, s’apprête à assurer l’intendance pendant les dix jours de révisions avant les concours de sa fille Philippine, 19 ans, et de ses trois amies d’ECE à Franklin. C’est la dernière ligne droite. Ayant obtenu 17,94 de moyenne au bac, Philippine a, malgré tout, « l’impression d’être nulle. Je n’aurai jamais une école parisienne, déplore-t-elle avant de se reprendre, l’air malicieux. Mon manque de confiance en moi agit comme un moteur, en fait. J’aime me faire peur », conclut-elle, avant de mettre son casque antibruit sur les oreilles pour ne pas être déconcentr­ée. « Je suis très épatée, s’exclame sa mère à côté, dans le train. Elle fait un sacrifice de malade, je ne peux que l’encourager et l’accompagne­r. » Les journées de vacances sont tirées au cordeau : réveil à 7 heures, coucher à 22 h 30, horaires militaires, discipline stricte et repas équilibrés. « Le plus important est de lui remonter le moral lorsqu’elle doute ou bien quand elle revient avec un 5/20. » « J’avais une moyenne de 16-17 au lycée, raconte Clément. Lors- que je suis arrivé en prépa, j’ai plafonné à 10 ou 12 dans chaque matière. Ça donne un sacré coup au moral », explique celui qui est entré aux Mines de Paris, l’une des plus prestigieu­ses écoles d’ingénieurs. D’ailleurs, une poignée d’élèves, même sélectionn­és dans les meilleures prépas, abandonne au début ou en cours d’année, lorsqu’ils ont été admis dans d’autres filières plus directes, ou bien au mois de février, « période de passage à vide, au creux de l’hiver, avec l’impression qu’on n’en sortira jamais », témoigne Bastien, d’Henri-IV.

Evoluant pendant deux ou trois ans dans un univers relativeme­nt clos,

très exigeant, le groupe d’élèves se soude, repêchant ceux qui pourraient s’enfoncer dans la dépression. « Le système des colles de vingt minutes, quasi hebdomadai­res donne l’occasion au professeur de parler en face à face à son élève et de jauger son état », explique M. Balaresque, qui vouvoie ses élèves et fait son cours en cravate.

Si ces deux années sont intenses et souvent inoubliabl­es, les jours qui précèdent le concours sont stratégiqu­es. Certains, qui craignent les pannes de RER ou, surtout, que leur copie soit corrigée avec celles de camarades issus des meilleures prépas d’Ile-de-France, optent pour un passage des épreuves en province. Philippine a réservé avec sa mère un hôtel tout près de la gare de Clermont-Ferrand pendant les dix jours des écrits. « Je lui prépare un poulet et du taboulé dans la chambre. Je la récupère entre deux épreuves pour remonter la mécanique si elle a échoué. Le reste du temps, j’allume des cierges à l’église », conclut Laurence avec humour. Une façon de ne rien laisser au hasard…

DES JEUNES QU’ON S’ARRACHE SUR LE MARCHÉ MONDIAL DU TRAVAIL

 ??  ?? Les trinômes d’entraide permettent à ceux qui maîtrisent moins certaines matières de revenir sur le cours et de l’approfondi­r.
Les trinômes d’entraide permettent à ceux qui maîtrisent moins certaines matières de revenir sur le cours et de l’approfondi­r.
 ??  ?? Jean-Noël Dargnies, directeur de Ginette. Chaque jour, la cantine sert 2 500 repas, l’occasion de relâcher la pression entre deux tétraèdres. Sur le terrain de rugby, les élèves évacuent le stress dans le cadre verdoyant du campus (ci-dessous).
Jean-Noël Dargnies, directeur de Ginette. Chaque jour, la cantine sert 2 500 repas, l’occasion de relâcher la pression entre deux tétraèdres. Sur le terrain de rugby, les élèves évacuent le stress dans le cadre verdoyant du campus (ci-dessous).
 ??  ??
 ??  ?? Martine Breyton, proviseur d’Henri-IV, sélectionn­e ses élèves sur dossier, à partir de la première.
Martine Breyton, proviseur d’Henri-IV, sélectionn­e ses élèves sur dossier, à partir de la première.
 ??  ??
 ??  ?? Raphaël, élève en prépa scientifiq­ue à Louis-le-Grand, vient d’un lycée public du golfe de Saint-Tropez. Il a trouvé une chambre de 9 m2 en face de la Sorbonne.
Raphaël, élève en prépa scientifiq­ue à Louis-le-Grand, vient d’un lycée public du golfe de Saint-Tropez. Il a trouvé une chambre de 9 m2 en face de la Sorbonne.
 ??  ?? Réveil à 7 h 30, extinction des feux à 23 h pour les internes de Ginette. Les promos passent, le jargon demeure : « Taupe, Sigma, Ellipse, Atom, Epice, Agro, rab, rabinette, CDblague, news, spam... »
Réveil à 7 h 30, extinction des feux à 23 h pour les internes de Ginette. Les promos passent, le jargon demeure : « Taupe, Sigma, Ellipse, Atom, Epice, Agro, rab, rabinette, CDblague, news, spam... »
 ??  ?? Chaque année, 62 000 élèves de terminale font de la prépa leur premier choix d’études supérieure­s. Parmi eux,
1 150 élèves ont la chance d’intégrer Henri-IV et d’arpenter ces superbes bâtiments, en plein Quartier latin.
Chaque année, 62 000 élèves de terminale font de la prépa leur premier choix d’études supérieure­s. Parmi eux, 1 150 élèves ont la chance d’intégrer Henri-IV et d’arpenter ces superbes bâtiments, en plein Quartier latin.
 ??  ?? Silence et chuchoteme­nts sont de rigueur à la bibliothèq­ue Sainte-Barbe, à Paris, dont les places échoient aux plus matinaux. Certains, fiers, arborent un sweat aux armes de leur école.
Silence et chuchoteme­nts sont de rigueur à la bibliothèq­ue Sainte-Barbe, à Paris, dont les places échoient aux plus matinaux. Certains, fiers, arborent un sweat aux armes de leur école.

Newspapers in French

Newspapers from France