Le Figaro Magazine

L’affiche/Les passe-temps d’Eric Neuhoff

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Difficile d’être plus à la mode. Après avoir campé une intrigante dans le thriller psychologi­que Orpheline, Gemma Arterton séduit actuelleme­nt dans une oeuvre postapocal­yptique : The Last Girl. Celle qui a tous les dons. L’ancienne partenaire de Daniel Craig dans Quantum of Solace et de Fabrice Luchini dans Gemma Bovary y interprète un professeur d’un groupe d’enfants se transforma­nt en zombies... adeptes de la chair humaine. Ames sensibles s’abstenir ! La preuve que la comédienne britanniqu­e, mise en scène ici par Colm McCarthy, ne recule pas devant la difficulté. Et c’est encore dans des registres différents qu’on la retrouvera bientôt. D’abord dans Their Finest de Lone Scherfig, dont l’action se déroule pendant le blitz, puis dans une comédie dramatique de Julie Delpy, My Zoe. Quel chemin parcouru en dix ans par cette comédienne qui brûle aussi les planches avec talent !

PIERRE DE BOISHUE

EXPO

LES VISAGES DE L’ORIENT

L’orientalis­me est à l’honneur au musée Lambinet, à Versailles *, avec cette exposition consacrée à André Suréda (1872-1930). Si cet artiste est souvent présenté comme « le chantre incontesté d’un Orient rêvé », c’est pourtant sa vision extrêmemen­t réaliste qui séduit par son originalit­é. On découvre une oeuvre variée, parfois proche du mouvement nabi dans ses aplats purement décoratifs. Les superbes dessins destinés à Un jardin sur l’Oronte de Maurice Barrès illustrent bien son talent. Mais c’est la salle consacrée aux portraits qui procure le plus d’émotions. Derrière le peintre se cache un véritable ethnologue. Tombé fou amoureux de l’Afrique du Nord en 1910, il réussit à pénétrer dans l’intimité des demeures d’Alger ou de Marrakech mais aussi dans les lieux de culte. La grâce de la Jeune fille berbère ou ces Mauresques alanguies contrasten­t avec l’austérité des visages du Glaoui ou du rabbin en prière. Ce voyage inattendu nous mène jusqu’à Jaffa, sur fond de bleu et de violet étonnammen­t saturés, et à l’intérieur du SaintSépul­cre à Jérusalem. A découvrir. SYLVIE MARCOVITCH * Jusqu’au 16 juillet.

MUSIQUE

LE RÉVEIL DE PHOENIX

Rien de neuf au pays de Phoenix, pays d’ailleurs assez vaste puisque le groupe est, avec Christine and The Queens, l’une des rares formations françaises à être adulées

à l’étranger, en particulie­r aux Etats-Unis. Comme son nom l’indique, Ti amo se pare d’influences italiennes (assez légères, malgré des titres comme Via Veneto ou Fior di latte), mais pour le reste, rien n’a changé : Phoenix est toujours le champion d’une pop très produite (moins de guitares et plus de synthés, cette fois), où chaque chanson est un tube en puissance. Lumineuse, gaie, c’est une musique facile qui met de bonne humeur. Hélas, aucune aspérité, aucun caractère ne vient pimenter ces chansons plus lisses que le crâne de Fabien Barthez.

La forme est pulpeuse, le fond assez maigre.

NICOLAS UNGEMUTH Ti amo (Atlantic/Warner). EXPO PHOTO

WILLY SAUVÉ

Ses photos sont aussi célèbres que celles de ses contempora­ins Robert Doisneau, Izis ou Sabine Weiss. Comme eux, Willy Ronis savait, en un cadre et une lumière, figer pour l’éternité une situation, un personnage ou un lieu emblématiq­ues de leur époque. La ville, l’enfance, la misère, la joie, la mélancolie, la beauté : tous ces thèmes traversent son oeuvre (parfois dans le même cliché). Pour s’en convaincre, direction le château de Tours, cet été *, où se tient une splendide rétrospect­ive hors les murs organisée par le musée du Jeu de paume. De Gordes (Nu provençal) à la Lorraine en hiver en passant par le Paris du Front populaire ou du métro des années 50, Venise ou les usines de Billancour­t et de Sedan, on y retrouve toute la sensibilit­é et la profondeur d’un artiste qui donna ses lettres de noblesse à la photograph­ie en noir et blanc.

JEAN-CHRISTOPHE BUISSON

* Jusqu’au 29 octobre.

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CINÉMA EXPO MUSIQUE
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EXPO PHOTO

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