Le Figaro Magazine

Les week-ends de... Guillaume Durand

- GUYONNE DE MONTJOU

Les fins de semaine d’un matinalier ne ressemblen­t à aucune autre. Aux commandes depuis 2008 de la quotidienn­e politique sur Radio Classique (7h30-9 heures), Guillaume Durand envisage ses week-ends comme une terre promise : « Tout dépend de l’état d’assassinat moral dans lequel ma semaine m’a laissé. Parfois le vendredi matin, je quitte le studio de radio anéanti. Alors je rentre et je me mets à errer dans mon appartemen­t sans savoir où aller. La fatigue des matinalier­s est constante et abrasive », conclut celui qui s’avoue, malgré tout, heureux de vivre ses semaines à contretemp­s. « Le vendredi est un jour tampon durant lequel j’aime, quand mon état me le permet, faire le tour des galeries de la rue Vieille-du-Temple, parcourir les musées pendant que les autres sont au bureau et courir au bois de Boulogne. Avec un ami, j’ai un jeu, raconte-t-il encore, nous faisons rouler un ballon sur la pente des Champs-Elysées dont la déclivité impose une bonne vitesse. Le défi est d’arriver à la Concorde sans avoir touché le moindre touriste. »

A 64 ans, enfin guéri d’une arythmie cardiaque, il confesse avoir renoncé au tennis et au surf qu’il pratiquait à Biarritz, « mon endroit préféré au monde avec Paris », mais garder le goût de la nage et de la course à pied. La musique classique, Ravel ou La Ballade

J’aime vivre mes semaines à contretemp­s

n° 1 de Chopin, est devenue, au fil des années, la compagne des week-ends de cet ancien grand amateur de rock. Le samedi, Guillaume Durand fait ses courses chez Desnoyer, boucher de la rue du Docteur-Blanche (XVIe) et revient rive gauche prendre un café avec son fils rue Cler (VIIe) avant de déjeuner à La Cantina, restaurant italien situé près de l’Ecole militaire où résident ses parents de 91 et 98 ans. « Le dimanche est le premier jour où je me sens à peu près reposé. C’est un épisode à la fois de libération et de nouveaux enchaîneme­nts. A partir de 15 heures, j’entre dans le sordide décompte du temps qu’il me reste avant de me coucher à 23 heures. Après cette éphémère “possibilit­é d’une île”, tout d’un coup, il me faut rejoindre le continent. ». Preuve qu’après neuf ans l’enthousias­me est toujours là, il retrouvera le micro de Radio Classique à la prochaine rentrée.

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