En vue : Christian Prudhomme
Directeur du Tour de France, il incarne l’événement sportif le plus populaire de l’année. Portrait d’un passionné apprécié de tous.
Sà ’il est un homme non assis sur une selle qui va vivre à pleine vitesse les trois semaines de Tour de France, c’est bien Christian Prudhomme. Comme tous les ans depuis 2007, quand il a pris la succession de Jean-Marie Leblanc à la tête de l’épreuve reine du sport cycliste. A la veille de la 104e édition, dont le départ sera donné ce samedi Düsseldorf, et qui cherchera un successeur à Christopher Froome, il s’apprête à répondre aux multiples sollicitations des coureurs, des équipes, des 4 500 personnes mobilisées, des médias, des élus, des stars et, naturellement, des spectateurs – de 7 heures du matin à minuit – le long d’un parcours qui se déploie cette année sur 3 516 kilomètres, entre l’Allemagne et Paris, en passant notamment par les Ardennes, la Champagne, la Bourgogne, les Alpes, le Périgord, les Pyrénées et la Provence.
Comme chaque saison, il aura bien du mal à faire un pas sans être alpagué dans les coulisses… Une mission qui le passionne au plus haut point et dont il n’osait jadis rêver. Dans sa prime jeunesse, c’est en tant que commentateur qu’il s’imaginait jouer un rôle actif pendant la Grande Boucle. Son voeu fut exaucé. Dans son livre Le Tour de France. Coulisses et secrets (Plon), coécrit avec Jean-Paul Ollivier, ce passionné dévoile avoir découvert « en vrai » le peloton au col de Cou, en Haute-Savoie. A la télévision, il se souviendra toujours du visage du Néerlandais Jan Janssen (vainqueur en 1968), dont il deviendra l’ami. C’est un des autres atouts de ce diplômé de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille et ex-présentateur de « Stade 2 » : il possède un vrai sens du contact. Pas étonnant que certains dans son entourage l’auraient bien vu exercer une fonction élective. Jamais dans l’excès, toujours soucieux d’explication et de pédagogie, il a su garder la confiance de ses partenaires durant les affaires de dopage. Et sait répondre, si besoin est, aux critiques qui pleuvent sur « le grand barnum perverti par l’argent » que serait devenu le Tour en arguant que le succès populaire de l’épreuve laisse penser que le grand public, lui, voit moins des contrats publicitaires et des billets de banque pédaler qu’un peloton d’hommes habités par le courage, l’abnégation, la solidarité et l’esprit de sacrifice.
Christian Prudhomme est aussi réputé pour sa simplicité. Il n’aime rien tant que déguster des spécialités régionales dans les villages traversés et jouit d’une notoriété digne de celle des champions. Y compris celle du coureur français Thomas Voeckler, qui s’élancera pour son dernier Tour devant plus de 3 millions de téléspectateurs sur France Télévisions. Pour le plus grand bonheur de son maître organisateur.