Patrimoine
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le monde regarde la France autrement. Il y a quelques années, les investisseurs étrangers redoutaient l’impôt et certains avocats n’hésitaient pas à conseiller à leurs riches clients d’éviter d’investir en France, mais aujourd’hui ils lui font les yeux doux. Avant même d’être voté, le programme économique pro-entreprises d’Emmanuel Macron rassure les étrangers que l’ISF n’inquiète pas vraiment. A leurs yeux, le pays est rajeuni et l’ISF n’est pas plus coûteux que la « property tax » américaine, d’autant que s’ils mettent de la dette en face de ce patrimoine, il n’est plus taxable. « L’ambiance a changé, les non-résidents sont plus nombreux à acheter en France », observe Charles-Marie Jottras, président de Féau.
La France garde un statut à part dans l’immobilier. A Paris bien sûr, mais aussi sur la French Riviera comme l’appellent les Anglo-Saxons. La grande migration des vacanciers vers la Côte d’Azur va débuter. L’occasion de découvrir des propriétés d’exception dans la région, celles qui font partie de la vitrine du luxe français. Audessus de Cannes, le château de la Croix-des-Gardes est entouré de 10 hectares et sa piscine de 30 mètres semble se jeter dans la mer (notre photo). Pour la première fois, l’ancienne résidence secondaire de l’homme d’affaires Gustave Leven, où a été tournée par Hitchcock La Main au collet, avec Cary Grant et Grace Kelly (souvent appelée dans la région le château Perrier), sera mise en location cet été. Elle est en vente « pour plus de 50 millions d’euros », explique Alexander Kraft, président de Sotheby’s International Realty France et Monaco qui avoue avoir un faible pour une autre étrange demeure dans les terres, le château de Castille, près d’Uzès. Les fresques de Picasso qui habillent les murs, les allées de mousse et la décoration impeccable de Douglas Cooper, donnent de l’esprit aux lieux mis en vente plus de 8 millions. La France fait rêver, le charme est là et beaucoup de grandes fortunes du monde pourraient de nouveau y succomber. Mais sur ces transactions exceptionnelles, le prix est souvent celui que veut bien payer l’acheteur. C. P.