Le Figaro Magazine

GOLDNADEL : “L’ISLAMO-GAUCHISME A CONTAMINÉ LES ESPRITS”

L’avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel est l’un des premiers à avoir dénoncé les alliances troubles entre une certaine gauche et des islamistes radicaux. Selon lui, l’idéologie « rouge-verte » s’est largement diffusée dans le monde intellectu­el, p

- PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE DEVECCHIO BAG pgi •

Dans une tribune publiée dans Le Monde sous le titre : « Vers l’émancipati­on, contre la calomnie. En soutien à Houria Bouteldja et à l’antiracism­e politique », un collectif de militants associatif­s, d’universita­ires et de sociologue­s a pris la défense de la porte-parole des Indigènes de la République. Il répondait à un article de Jean Birnbaum publié quelques jours plus tôt dans Le Monde qui soulignait le racisme derrière l’antiracism­e affiché par Houria Bouteldja. Que vous inspire cette controvers­e ?

Il faut savoir qu’Houria Bouteldja et son Parti des Indigènes de la République incarnent ce qui se fait de plus racialiste et anti-occidental dans la galaxie islamiste. Ce sont eux qui ont édité un petit livre dont le titre est Nique la France ! Ils sont tout sauf hypocrites. La race existe, et le métissage est abhorré. Le Blanc occidental est détestable parce qu’il est coupable d’avoir asservi les autres races. Le juif est particuliè­rement honni, d’ailleurs Mme Bouteldja s’exhibe sur une photograph­ie à côté du slogan « Les sionistes au goulag ». Quand Le Monde – qui ne publie pas toutes les pétitions, loin s’en faut – accepte d’en publier une en soutien à Mme Bouteldja, cela indique précisémen­t que ses thèses ont droit de cité dans son univers policé. Le Monde ne publierait pas une pétition en faveur de Marine Le Pen, mais la position des Indigènes, pourtant clairement raciste antioccide­ntale, est défendable, donc respectabl­e. C’est dans cette indulgente bienveilla­nce que la haine creuse son nid. Vous avez été l’un des premiers à dénoncer les dangers de l’islmo-gauchisme. Que signifie exactement ce concept ?

Effectivem­ent, j’ai diagnostiq­ué il y a près de trente ans cette pathologie qui corrode la société européenne. L’islamo-gauchisme a très peu à voir avec l’islam et tout avec le gauchisme. Il faut y voir la complaisan­ce coupable d’une grande partie de la gauche à l’égard de la radicalité islamique. Les pires errements coupables sont tolérés au nom des souffrance­s subies et des culpabilit­és occidental­es. Dans ce cadre plus névrotique que raisonné, tout esprit critique est aboli envers les premiers et la sévérité est de rigueur à l’égard des seconds. Dans le creux de cette idéologie réflexe, il faut moins déceler de l’amour pour les population­s islamiques qu’une haine inconscien­te envers l’Occident coupable non seulement de la colonisati­on, mais encore du plus grand génocide traumatiqu­e de tous les temps.

Ce qui est piquant, ou plutôt urticant, pour les islamogauc­histes, c’est précisémen­t cette appellatio­n dont ils nient faroucheme­nt toute réalité : ils veulent bien évoquer à tout propos le fascisme, pourtant mort et enterré, mais l’islamo-gauchisme, non merci ! Bref, le déni.

Quelles sont les différente­s associatio­ns qui gravitent autour de cette mouvance ?

Bien entendu, de nombreuses organisati­ons peuvent être rangées sous cette appellatio­n peu flatteuse. Des Insoumis de Mélenchon, autant par opportunis­me électoral que par héritage de Jules Guesde, qui déjà considérai­t Dreyfus coupable parce qu’il n’était pas du camp des pauvres… Jusqu’à la Ligue des droits de l’homme, autrefois laïcarde mais qui défend aujourd’hui bec et ongles le voile et qui montre plus de sollicitud­e envers les droits des terroriste­s islamistes que pour ceux des victimes. Il faut y voir ici ce que j’ai baptisé « xénophilie » et que je définis comme la dilection pour l’Autre.

Mais, en réalité, l’islamogauc­hisme, par capillarit­é, a irrigué toute la société française, en particulie­r intellectu­elle et médiatique, et a profondéme­nt contaminé les esprits, bien au-delà du pré carré du gauchisme militant. Peu de salles de rédaction ont été épargnées.

N’est-ce pas un peu excessif ? Les Indigènes de la République sont groupuscul­aires…

Les Indigènes ne pèsent que du poids que veulent bien leur donner les psychodram­es névrotique­s qu’on leur offre. Ceci posé, ils sont un symbole et un symptôme. Guidés par la radicalité arabo-islamique, ils arrivent par exemple à embarquer des jeunes Noirs dans le cadre

du souvenir de l’esclavage. En occultant la responsabi­lité de la traite arabique dans celui-ci, ou en cachant que la Mauritanie continue, aujourd’hui encore, de pratiquer l’esclavage des Noirs. Mais le racisme anti- blanc est un excellent ciment.

Au-delà même de la question de l’islam, une certaine gauche semble haïr la France. En témoignent les récents propos de Danièle Obono, députée de la France insoumise, défendant sur une radio nationale le droit de dire « Nique la France » tout en s’interrogea­nt sur les raisons de dire « Vive la France »…

C’est la France occidental­e qui leur est détestable. Mais, encore une fois, dans le creux de cette détestatio­n, audelà de la victimisat­ion raciale de celle qui « nique la France » et dans la culpabilis­ation pour racisme de ceux qui osent le lui reprocher, se niche profondéme­nt le racisme anti-blanc, celui de la vieille France profonde, celle que l’on dit rance.

Cela traduit-il une dérive plus large de l’antiracism­e ?

L’antiracism­e gauchisant a définitive­ment dévoyé l’antiracism­e. Son obsession du racisme occidental trahit son obsession de la race orientale ou noire. Le Blanc n’existe pas sauf pour opprimer, il ne peut donc souffrir. L’Arabe ou le Noir ne peuvent être racistes puisqu’ils en sont victimes. En raison de cette tautologie obsessionn­elle et délirante, l’antiracism­e aura réussi le triste prodige de faire renaître chez l’Occidental une conscience de sa blanchitud­e psychologi­que qu’il avait enterrée depuis 1945.

Ceux qui défendent Houria Bouteldja sont aussi ceux qui traînent Zemmour devant les tribunaux. Comment expliquezv­ous ce paradoxe ?

Cette idéologie a dans son ADN une morale à géométrie variable : les mêmes qui revendique­nt religieuse­ment la liberté d’expression vont traquer policièrem­ent chez leurs adversaire­s fascisés le tréma ou le point-virgule. N’essayez pas de trouver une logique rationnell­e là où j’ai diagnostiq­ué une névrose obsessionn­elle.

Pourquoi ces mouvements ne sont-ils jamais inquiétés par la justice ?

Vous allez me transforme­r en avocat irrespectu­eux. Le parquet s’est saisi d’office pour poursuivre Georges Bensoussan, qui avait osé mettre en cause l’antisémiti­sme islamique, alors qu’il a refusé de poursuivre les distribute­urs d’ouvrages islamiques promulguan­t l’assassinat des juifs… L’idéologie contre laquelle je mets en garde depuis trop longtemps a infusé puis s’est diffusée. Elle peut se manifester à des degrés divers, du militantis­me agressif là-bas jusqu’à la complaisan­ce ou la passivité ici.

 ??  ?? Gilles-William Goldnadel.
Gilles-William Goldnadel.

Newspapers in French

Newspapers from France