LE CASQUE ET LA PLUME
Plumes de blondine d’autruche, plumes de faisan de Soemmering, plumes d’émeu, ailes de geai bleu rayées… Ces matières premières sont, pour les plumassiers, les pierres précieuses des joailliers, les huiles Sennelier des peintres, les peausseries des bottiers : une source d’inspiration permanente.
C’est traditionnellement le monde du luxe, la haute couture et la chapellerie notamment, qui se parent des plumes du paon. Mais, depuis quelque temps, la jeune génération – Valérie Tanfin, PruneFaux,JulienVermeulen,Yannick Delplace… – ose avec talent des incursions dans des univers moins conventionnels comme les arts décoratifs et le design. A la dernière Biennale internationale métiers d’art et création, au Grand Palais, une petite vitrine attirait tous les regards. Y était exposée une oeuvre de Nelly Saunier (photo du haut) : Pin, n° 6 de sa série Nature transformée. Le premier coup d’oeil révélait une sorte de bonsaï dont les cônes et le feuillage n’avaient rien de végétal puisqu’ils étaient habilement reconstitués à partir de plumes laquées, colorées, ciselées, remodelées. Illusion, poésie, raffinement… Une prouesse.
Autre création, autre genre : l’insolite
Black Angel, un casque de moto recouvert de plumes d’oies noires par Maxime Leroy (photos du milieu et du bas). Chanel, Jean Paul Gaultier, Louis Vuitton ou Givenchy comptent parmi ses clients, mais le fondateur de la marque M. Marceau aime aussi exploiter les supports inattendus. Il crée des oeuvres sculpturales, modernes et avant-gardistes, à l’exemple de la lampe cosignée avec l’ébéniste Ludwig & Dominique ou de la moto présentée au palais de Tokyo. Bluffant !
Lauréat du prix de la jeune création métiers d’art 2017, il expose plusieurs de ses réalisations au concept-store Empreintes *. Les voir donne envie de tout customiser. Et si on redonnait au volant de badminton son charme d’antan en dégotant des plumes naturelles sur internet ? * Jusqu’au 5 août, 5, rue de Picardie, Paris IIIe (empreintes-paris.com).