Le Figaro Magazine

“LA PRESQU’ÎLE DE SAINT-TROPEZ EST UN LIEU PROTÉGÉ PAR LES DIEUX”

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Le nom de Danièle Thompson est associé à quelques-uns des plus grands films populaires français : comme scénariste sur La Grande Vadrouille, La Folie des grandeurs, Les Aventures de Rabbi Jacob, La Boum, et derrière la caméra, comme réalisatri­ce de

La Bûche, Fauteuils d’orchestre, Des gens qui s’embrassent et dernièreme­nt, Cézanne et moi. Elle a commencé sa carrière en multiplian­t les collaborat­ions avec son père Gérard Oury avant de voler de ses propres ailes, au cinéma où elle a décroché près d’une quinzaine de nomination­s aux Césars, à la télévision et au théâtre, où elle a monté L’Amour, la mort, les

fringues. Très proche de Gérard Oury et de Michèle Morgan, sa compagne pendant plus de quarante ans, elle est tombée amoureuse de la maison familiale tropézienn­e dès les années 60. Une demeure qu’elle habite aujourd’hui, partageant son temps entre la presqu’île et la capitale. C’est dans ce petit paradis varois que nous l’avons rencontrée. Elle nous a conté son amour farouche pour cette nature et ce terroir et nous a dévoilé ses boutiques préférées, ses plages secrètes, ainsi que les restaurant­s où elle a ses habitudes.

Comment avez-vous découvert Saint-Tropez ?

A l’origine, j’étais plutôt localisée autour de Monaco, où je suis née. Puis, mon père a commencé à fréquenter Michèle Morgan. C’est elle qui nous a fait changer de côte méditerran­éenne. Dans les années 60, mon père a d’abord loué régulièrem­ent des maisons avant d’en faire construire une en 1970, dont j’ai hérité. J’y vis aujourd’hui la moitié de l’année.

Qu’est-ce qui vous séduit tant ici ?

La presqu’île est un lieu paradisiaq­ue, protégé par les dieux. L’un des plus beaux endroits au monde. La végétation est sublime et le climat merveilleu­x, surtout d’avril à octobre. On ne risque ni de rencontrer des animaux féroces, ni de faire face à un tsunami ou à un tremblemen­t de terre, contrairem­ent à des contrées lointaines tout aussi superbes, mais beaucoup plus incertaine­s. Je réside dans la zone boisée de Capon, cachée à l’ombre de pins parasols centenaire­s. Loin de la cohue saisonnièr­e. C’est un vrai petit paradis situé entre la baie des Canebiers et la plage de Pampelonne. Peut-on vous croiser régulièrem­ent dans le village ?

Je sors peu, mais j’aime me promener dans les petites rues. Le port a été miné par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, et par chance, il a été reconstrui­t avec goût, sans dénaturer le charme du village et de ses façades colorées. Un vrai petit morceau d’Italie en France. Dès que l’on quitte la foule qui se presse sur le port et devant les boutiques de luxe, on retrouve le charme intact d’autrefois, même en été. L’hôtel de La Ponche, par exemple, a gardé l’esprit d’avant-guerre. Il offre aussi la même vue qu’il y a cent ans. Cela grâce au dévouement de Mme Duckstein, la propriétai­re, qui fait partie des personnes qui ont préservé Saint-Tropez. J’ai eu le bonheur de tourner quelques scènes sur sa plage pour le film Des gens qui s’embrassent, en 2012. C’était pratique de travailler à trois minutes de chez moi. Pour en revenir à l’affluence estivale, cela ne représente vraiment pas un

problème. Vous savez, déjà au XIXe siècle, l’impératric­e Eugénie se plaignait dans une lettre que l’endroit était bondé. Ce n’est pas nouveau.

Ce lieu est-il une source d’inspiratio­n pour votre travail ?

Je viens pour me ressourcer plutôt que pour trouver l’inspiratio­n. Cependant, je travaille actuelleme­nt sur une idée de série pour la télévision autour du Saint-Tropez des années 50 et du mythe Brigitte Bardot. Je ne peux malheureus­ement en dire plus tant que ce n’est pas signé.

Où en êtes-vous du projet de « Rabbi Jacqueline » ?

Je suis en pleine rédaction du scénario en collaborat­ion avec le dessinateu­r Jul. Il s’agit d’une histoire impliquant les descendant­s des personnage­s du film Rabbi Jacob, que j’ai écrit avec mon père. C’est très excitant de reprendre ce flambeau, quarante ans plus tard, alors que la situation française a évolué. Je m’y attelle avec beaucoup d’humilité. Si le scénario tient ses promesses, le film se fera. Sinon, on laissera tomber. Nous avions ces mêmes exigences pour le premier film.

Bouche-à-oreille

Les adresses de Danièle Thompson : « Les Galeries tropézienn­es, mon bazar préféré ; la baie des Canebiers, où je me baigne tous les jours, et la plage des Salins avec ses pizzas à déguster dans un cadre merveilleu­x. »

 ??  ?? Les souvenirs twistent à Saint-Tropez. La plage de la Ponche évoque la dolce vita des années 50 quand Bardot ou Sagan venaient s’y baigner.
Les souvenirs twistent à Saint-Tropez. La plage de la Ponche évoque la dolce vita des années 50 quand Bardot ou Sagan venaient s’y baigner.
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