L’été de... Philippe Starck

Une bière bio, une collection de sandales, une ligne de lunettes, un hôtel à Taipei, le plus grand voilier privé du monde… Voilà une infime partie des nouveautés lancées par le prolifique Philippe Starck au début de cet été. Inventeur insatiable depuis la fin des années 60, le designer français semble à l’aise dans tous les domaines, du high-tech à la santé, en passant par la mode et l’architecture. Ironiquement, cette imagination débridée tire son essence d’une hygiène de vie quasiment monacale. « La créativité est d’abord une maladie mentale, assure Philippe

Starck. Soit elle vous mine, soit vous l’exploitez. Mes journées sont en conséquence rigoureusement millimétrées, notamment pendant la période estivale qui centralise la moitié de mes activités inventives de l’année. » Fin juin, il commence par une diète de douze jours et une cure de repos de trois jours en clinique pour se reconstruire. Puis du 1er juillet au 1er septembre, il quitte le brouhaha de la ville pour se parachuter dans un lieu isolé choisi en fonction du niveau de concentration mentale exigé – soit, par ordre croissant : Cap-Ferret, Venise,

Diète de douze jours et cure de repos en clinique

Portugal, Formentera. Immergé dans la nature à l’état brut (plages, dunes, mer, forêt… qu’il appelle des riens de grande qualité), il s’adonne à des séances quotidiennes de travail de 14 à 16 h en suivant un programme invariable : lever à 6 h 30, petit déjeuner de quinoa, travail jusqu’à 12 h 30, Pilates pendant 45 min, bol de quinoa, sieste de 45 min, puis travail jusqu’à 19 h. Il finit la journée avec une coupe de champagne Roederer Starck, avant de se coucher vers 21 h 30. Véritable ascète, le designer concède s’épanouir dans un mode de vie « pas très drôle, mais terriblement captivant ». Il ne connaît d’ailleurs pas de plus grande satisfaction que de refermer un dossier avec le sentiment du travail bien fait. A la fin de l’été, il est épuisé. PASCAL GRANDMAISON