Le Figaro Magazine

LE PÈRE DE LA FÉE CLOCHETTE

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Pour le visiteur, son chalet fleuri est immanquabl­e. Il saute aux yeux comme le clocher à bulbe de l’église toute proche. La bâtisse se dresse juste à côté du rond-point où prend naissance la route qui mène du Grand-Bornand au Chinaillon puis vers le col de la Colombière. La patine du temps a marqué ses planches de bois sombre. Une enseigne peinte annonce : « Chez le bourrelier ».

Un visage rond, souligné d’une barbiche, des yeux rieurs, Didier Perrillat est la jovialité faite homme. On pourrait l’écouter des heures parler de son métier, du cuir, de son village, des fermes. Il n’a que 48 ans mais il faudrait le classer monument historique car il est le dernier de cette ravissante vallée des Aravis à fabriquer les colliers des fameuses clarines que les paysans attachent au cou de leurs vaches. Dans sa boutique-atelier, il a encadré la photo de son maître, Hippolyte Lathuille, qui lui a appris comment choisir les peaux, comment les travailler, les entretenir, savoir reconnaîtr­e les différents sons des clochettes. Et lui a inculqué le goût du travail bien fait. Il y a vingt-cinq ans, Didier Perrillat réalisait plus de 80 % de son chiffre d’affaires avec les clarines. Aujourd’hui, dit-il, le tourisme compte pour la moitié de ses ventes. Car, outre les colliers des vaches d’alpage – elles sont encore 2 000 au Grand-Bornand pour une cinquantai­ne de fermes –, l’artisan bourrelier réalise toutes sortes d’articles de cuir : de la classique ceinture jusqu’à des tableaux en cuir gravé. « Je fais partie du patrimoine », dit Didier Perrillat avec un peu de fierté. Un patrimoine bien vivant qu’il faut impérative­ment découvrir.

Atelier Didier Perrillat, 280, route de Villavit, Le Grand-Bornand (04.50.32.12.73 ; Bourrelier-hautesavoi­e.com).

Bouche-à-oreille

Les conseils de Didier Perrillat : « La randonnée depuis Le Croix jusqu’au col des Annes avec ses points de vue magnifique­s sur la chaîne des Aravis, dont la Pointe percée. Au Grand-Bornand, l’atelier de poterie d’Edith et Patrick Martin, situé au centre du village, face au Café des Artistes : ils font des bols, cruches, coupes aux décors traditionn­els. »

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Didier Perrillat, dernier bourrelier des Aravis à fabriquer des colliers de clarines.

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