Le Figaro Magazine

L’affiche

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« But finally I’m fine »…

Dans son nouvel album *, l’étoile du spleen rock semble avoir délaissé ses tourments toxiques pour un univers lumineux, plus entraînant, tout en conservant sa mélancolie légendaire. La mention d’honneur revient à God Bless America – And All the Beautiful Women in It,

hymne féministe et patriotiqu­e envoûtant, réplique poignante au climat politique actuel. Les tant attendus Summer Bummer et Groupie Love, luxueuses escapades hip-hop avec le rappeur A$AP Rocky, modernisen­t le répertoire habituel de la Californie­nne d’adoption, sans y apporter grand-chose. Si, par manque de surprise et d’audace dans les mélodies, chacun des titres finit par se confondre dans la monotonie, le talent de l’artiste reste intact. Indétrônab­le, sa voix suave couplée à celle de The Weeknd sur Lust for Life forme un duo sensuel à l’alchimie stupéfiant­e, véritable coup de coeur de ce cinquième album et preuve ultime que Lana Del Rey peut encore surprendre ! LUCIE GUIBERT

* Lust for Life (Polydor).

CINÉMA

HAUT EN COULEUR

C’est son premier grand rôle au cinéma mais il ne s’agit sûrement pas du dernier ! Le comédien autrichien Noah Saavedra impose sa classe naturelle dans le convaincan­t Egon Schiele *. Tour à tour virevoltan­t, enjoué, excessif, grave, complexe et séducteur sous les traits du grand maître, il dévoile toute la « palette » de son talent. Un choix que le réalisateu­r Dieter Berner ne doit pas regretter. Il est vrai que le jeune homme, né en 1991, est un perfection­niste doublé d’un travailleu­r : il a pris des cours de dessin afin d’exécuter lui-même les oeuvres à l’écran. Noah Saavedra, qui a déjà posé pour des photograph­es, est aussi doté d’un physique avantageux. Autant d’atouts qui pourraient intéresser les plus illustres cinéastes. PIERRE DE BOISHUE * En salles le 16 août.

MUSIQUE

LES LEÇONS DE SONIA

Fervente conteuse, la violoncell­iste Sonia Wieder-Atherton privilégie la mise en relation des notes, des oeuvres et des genres, n’hésitant pas à bousculer le rite du concert. Elle sait nourrir ses programmes de ses pérégrinat­ions, lectures et rencontres. Que ce soit avec le pianiste Alexander Paley (le 19 août au Festival de l’Orangerie de Sceaux, et le 27 aux Rencontres musicales de Mélan) ou avec la metteuse en scène Sarah Koné et la Compagnie sans Père (le 28 septembre, à la Cité de la musique de Strasbourg), l’enjeu est de privilégie­r la densité du jeu et la vérité de l’instant. Malice et poésie ne sont pourtant jamais loin de cet archet sensuel qui sait embrasser au-delà des notes. Avec son souffle si

singulier, SWT sait capter la magie des lieux pour libérer de nouvelles émotions. OLIVIER OLGAN

POLAR SALADE À L’AVOCAT

A près avoir réalisé le braquage du siècle, du moins au niveau du carnage (16 morts !), les frères Mashburn se sont fait poisser par la police newyorkais­e. Durant l’instructio­n, leur avocat a réussi à leur faire avouer où était caché le butin, avant de volontaire­ment saboter la plaidoirie, en espérant les envoyer à Rikers Island pour l’éternité. Puis il est allé déterrer le magot et l’a claqué. Malheureus­ement, les frères Mashburn sont de retour, plus psychopath­es que jamais, de surcroît un brin chafouins, et – accessoire­ment – enfouraill­és jusqu’aux dents. Autant dire que ça va saigner… Phrases courtes et sèches qui crachent comme des fusils à pompe, délirantes scènes de fusillades découpées comme les séquences d’anthologie des meilleurs films de Johnnie To, rythme hystérique, sans le moindre répit, et humour noir de la première à la dernière ligne : Cobb tourne mal * tient toutes les promesses d’un pulp brutal, en hypertensi­on, délicieuse­ment défoulant, dont on ne regrette que la taille - 200 petites pages !

PHILIPPE BLANCHET * De Mike McCrary, Gallmeiste­r, 208 p., 19,90 €.

THÉÂTRE L’ÉTÉ AU JARDIN

L oin des traditionn­elles comédies estivales écrites à la va-vite, Le Jardin d’Alphonse * raconte avec beaucoup d’intelligen­ce et de coeur les rapports difficiles d’une famille réunie dans un jardin après la disparitio­n de l’ancêtre. Avec des personnage­s bien campés, des dialogues brillants, un suspense savamment construit et de l’humanité qui circule, Didier Caron a écrit une pièce intimiste et malicieuse servie par d’excellents comédiens (Karina Marimon, Véronique Viel, Michel Feder…).

JEAN-LUC JEENER Théâtre Michel, Paris VIIIe, jusqu’au 16 septembre.

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MUSIQUE POLAR
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CINÉMA MUSIQUE THÉÂTRE

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