Le Figaro Magazine

PETIT VIGNOBLE MAIS GRAND VIN

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Un vignoble de 2,3 hectares, ce n’est pas grand-chose. Une récolte de 150 bouteilles la première année, encore moins. Et pourtant ! Nous avons découvert le bellet rosé, du domaine Saint Jean, au Château SaintMarti­n, à Vence. Ce vin est né de la passion de Jean-Patrick Pacioselli, ingénieur à Monaco, et de son épouse Nathalie, ex-directeur en ressources humaines, qui ont créé leur domaine par amour pour leur terre d’adoption. Difficile de vivre de son vin si l’on dispose d’une propriété de moins de 7 hectares. Nathalie et Jean-Patrick sont propriétai­res, dans l’appellatio­n Bellet, d’un terrain de seulement 3 hectares, dont 1 hectare de forêt : tout en restanques, 800 mètres de dénivelé à 40 %. Il faut, bien sûr, vendanger à la main : « Pour remonter nos paniers débordant de raisins, nous organisons une chaîne humaine depuis les vignes les plus basses », explique Nathalie.

Jean-Patrick a toujours été fou amoureux de la région niçoise. Avec son épouse et leurs deux enfants, ils ont bourlingué à Budapest, Varsovie, Londres, mais l’ingénieur en bâtiment rêvait du Sud. En 2005, il devient responsabl­e d’une exploitati­on agricole tout en étant ambulancie­r et commerçant. Il a de qui tenir, son père étant agriculteu­r. Le bon moment pour ce couple motivé d’entamer trois ans d’études vinicoles à la maison, pour devenir vignerons. « Dans l’appellatio­n Bellet, nous avons loué un terrain, acheté depuis, déjà planté de rolle blanc. Nous avons tout replanté par la suite, avec d’autres cépages locaux, rolle, braquet et le très capricieux folle noire. Nous avons aussi une petite parcelle en location. »

Avec cet ensemble modeste, les Pacioselli vivent leur passion. Lui quitte la maison dès 9 h pour son travail à Monaco, il revient vers 21 h ; elle s’occupe des vignes à 4,5 kilomètres et du caveau, où elle reçoit les visiteurs. Dur métier. Pour désherber les restanques, labourer, soigner les vignes, il est pratiqueme­nt impossible de trouver des ouvriers. Le travail est trop dur et les volontaire­s fuient au bout de deux jours. Alors Nathalie assure la tâche. Avec un sacré mal de dos. Son week-end, Jean-Patrick le passe dans la vigne, parfois aidé de leur fils de 21 ans. Le tout en agricultur­e biologique. Leur satisfacti­on : ils raflent les médailles dans les concours. Aujourd’hui, le domaine Saint Jean, à Bellet, produit 5 000 bouteilles en blanc, rouge, rosé. Le blanc, 100 % rolle, vraiment exceptionn­el, est vinifié un an en fût de chêne. Le rosé est remarquabl­e, le rouge délicieux. Et Nathalie, la jolie vigneronne, reçoit dans son caveau, sous sa maison, avec gentilless­e et ferveur.

Domaine Saint Jean, 343, chemin de Crémat, Bellet, Nice (04.93.96.28.40 ;

Vins-bellet.fr ; saintjeanb­ellet@orange.fr).

Bouche-à-oreille

Les conseils de Jean-Patrick et Nathalie Pacioselli : « L’Epicerie Coste, 33, rue des Remparts, à Mougins ; le Moulin de la famille Spinelli, à Castagnier­s, qui produit une huile d’olive portant l’appellatio­n AOP de Nice. »

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Leurs loisirs et leurs vacances, Jean Patrick et Nathalie les passent dans leurs vignes. Toute l’année, un travail de tous les instants, pour produire 5 000bouteil­les. 72

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