CHEVAUX DE MANÈGE

Cinq heures attendrissantes en Russie avec des passionnés de chevaux (1). Ce jeune adolescent de Touva, qui participe à une course d’endurance (34 km), à qui son père dit : « Mène ton cheval avec prudence et reste concentré », et qui termine quatrième, les yeux brûlés par le sable des steppes. La pauvre vieille baba Lucia nourrissant les chevaux sauvages de Kusomen. Près de Saint-Pétersbourg, Macha et le beau cheval maltraité, qu’elle soigne avec respect et amour. A Moscou, la renaissance, voulue par Poutine, du régiment de la garde à cheval, vestige de l’époque impériale. Nostalgique, le pauvre Yuri Popov errant dans un haras désaffecté, créé par Catherine II, fleuron de l’élevage soviétique (250 chevaux), mais abandonné par la Russie nouvelle.

Parmi la dizaine de portraits de cavaliers et de chevaux, on voit surtout des jeunes filles et jeunes gens cherchant à retrouver leurs racines. Tel Anton, Cosaque de 32ans, qui renoue avec les acrobaties équestres légendaires de son peuple. « Le jour de la naissance d’un garçon cosaque, raconte un autre, on achetait un cheval pour qu’ils grandissent ensemble. A l’âge de 2 ans, il apprenait à monter. » Et, notent les auteurs du reportage, les sports équestres ont, en Russie, le vent en poupe. Disons mieux : en croupe.

Ce sont d’autres chevaux de manège qui tournent, en ce début du XVIe siècle, autour du roi d’Angleterre Henri VIII : des courtisans (2). Chutes du cardinal Wolsey et de Thomas More, avènement d’Anne Boleyn, ascension de Thomas Cromwell, les faits sont connus. Le grand intérêt du film (six épisodes d’une heure) de Peter Kominsky vient de la lenteur et de la tranquillité avec lesquelles il raconte ces histoires atroces, comme si elles étaient la moindre des choses. Magistral.

(1) Les Chevaux de Russie, Arte, du 14 au 18 août à 19 h 00. (2) Wolf Hall, les 17 et 24 août de 20 h 55 à minuit (rediffusion).