L’affiche
Loin des métropoles denses et bruyantes, l’empire du Milieu regorge encore de trésors vivants cachés. Ils ont pour noms Yaya, panda géant qui guide les premiers pas de la jeune Mei Mei vers l’autonomie, ou Tao Tao, singe doré jaloux de l’attention que ses parents portent à sa cadette. Il y a aussi la panthère des neiges, animal rarement observé par l’homme, confrontée à la difficulté de nourrir seule ses petits tout en préservant son territoire. Alors qu’on se laisse gentiment émouvoir par leurs aventures, Nés en Chine éblouit avec ses images exceptionnelles. En reprenant la formule qui a fait le succès de Félins, Chimpanzés ou L’Empereur – un documentaire articulé autour d’une narration émouvante et didactique –, Disneynature s’est associé pour la première fois à l’association WWF afin de suivre le destin de trois familles d’animaux et raconter leur histoire par le prisme des légendes chinoises. En dotant chaque bête d’une personnalité, le studio livre un film qui, comme les précédents, plaira aux amoureux de la nature, de 7 à 77 ans. LUCIE GUIBERT
CINÉMA
ENTRE DUO ET DUEL
Attention, duo de choc ! Samuel L. Jackson est le tueur à gages, Ryan Reynolds, le garde du corps (photo). Dans Hitman & Bodyguard, de Patrick Hugues, les deux hommes doivent faire face au tyran biélorusse Dukhovich et sa myriade de mercenaires. Le seul moyen de le faire tomber ? Se rendre en 24 heures à son procès à la Cour pénale internationale. Ajoutez à ce scénario de film d’action une intrigue amoureuse mettant en scène des personnages féminins aux répliques percutantes et voilà de quoi passer un bon moment. Si les scènes « physiques » s’enchaînent à un rythme effréné, c’est bien la relation entre un Samuel L. Jackson, au jeu espiègle saupoudré de ses meilleurs jurons, et un Ryan Reynolds au sérieux et à l’ego mis à rude épreuve, qui donne toute sa saveur au film. Sans réinventer le genre, ce contre-la-montre haletant ravira ceux qui n’ont pas eu leur dose d’action durant l’été.
QUENTIN POIRIER
LIVRE
CIEL,
DES PIRATES !
Al’abordage ! Pour son premier roman *
– un coup de maître –, Virginie Caillé-Bastide a choisi un genre délaissé par les écrivains en herbe qui croient leur nombril passionnant : le livre d’aventures maritimes. Sous le soleil des Caraïbes du XVIIIe, un chef pirate d’origine bretonne qui se fait appeler L’Ombre et dont la devise semble être « Ni Dieu ni maître » et « Sans foi ni loi », chasse avec application galions espagnols, français, hollandais et britanniques. Est-ce seulement l’or qui l’intéresse ? D’où lui vient sa haine contre le genre
humain et le bon Dieu ? Entre deux assauts, deux mutineries et deux beuveries, c’est ce qu’un prêtre jésuite espagnol prisonnier sur son bateau va tenter de lui faire confesser lors de dialogues échevelés d’une profondeur et d’une intensité métaphysiques passionnantes. Un Sans Dieu presque sans faute.
JEAN-CHRISTOPHE BUISSON Le Sans Dieu,
* Editions Héloïse d’Ormesson, 327 p., 20 €. FESTIVAL
ROCK, ETC.
La 15e édition de Rock en Seine (jusqu’à dimanche au parc de SaintCloud) a de quoi séduire. On y retrouvera des figures de proue comme PJ Harvey, les fantasques Britanniques de Franz Ferdinand, les toniques membres de The Kills, The XX ou The Shins, mais aussi les ambassadeurs d’une culture plus pop, à l’image du phénomène français Jain ou de l’Anglais George Ezra. Mais ce qui frappe cette saison, c’est la participation massive des musiciens électro. Parmi eux : les New-Yorkais de Hercules and Love Affair (photo), emmené par un DJ réputé, Andy Butler, également à l’aise dans les registres disco et house. Un autre spécialiste des platines, l’Australien Flume, est très attendu par un public jeune, tout comme le Caennais Fakear, qui a déjà eu les honneurs de L’Olympia et sait, lui aussi, faire bouger les lignes en même temps que les spectateurs.
PIERRE DE BOISHUE
THÉÂTRE
DU VIAN DANS LES VOILES
Adapter L’Ecume des jours est une gageure. C’est donc une très bonne surprise que ce spectacle qui se joue jusqu’au 2 septembre dans le théâtre mythique de La Huchette (Paris Ve). On peut même penser que ceux qui ne sont pas sensibles à l’écriture particulière de Vian y trouveront un vrai plaisir. La poésie un peu volontariste de l’oeuvre est ici transcendée par le corps des comédiens. En particulier Roxane Bret, absolument délicieuse. JEAN-LUC JEENER