L’EX-VENISE DU BASSIN AQUITAIN
Avec ses maisons sur pilotis, ses boutiques sous arceaux, ses étonnantes cages d’escalier et ses successions de remparts historiques, Bayonne présente un visage unique. Elle se situe au point de confluence des rivières de l’Adour et de la Nive. Jusqu’au XVIe siècle, l’embouchure instable de l’Adour causant des crues dévastatrices, la ville vivait constamment les pieds dans l’eau (seules deux rues y échappaient) et l’on se déplaçait en barque sur les voies supérieures ainsi que dans un réseau de canaux souterrains qui approvisionnaient les échoppes. En 1578, l’embouchure est déplacée de quelques kilomètres afin de maîtriser le cours de l’Adour : Bayonne se retrouve asséchée, laissant apparaître une physionomie singulière qui n’a pratiquement pas changé depuis. Une aubaine pour les visiteurs qui viennent aujourd’hui découvrir ses trésors architecturaux en flânant dans ses ruelles étroites. Dans les soussols de certaines boutiques, rue du Pilori notamment, on retrouve les antiques canaux transformés en caves. Au bord de la Nive, le regard est immanquablement attiré par les alignements incertains des maisons « en lanières » alternant les caractéristiques volets rouges, marron, verts ou bleus du Pays basque. Etalées le long du quai des Corsaires et de celui de Galuperie, ces demeures ont été rehaussées à une période où la ville cherchait à s’agrandir. Pour compenser la perte de lumière, on a remplacé les toits des cages d’escalier par de somptueuses verrières au XIXe siècle.
Autre particularité, la ville reste la seule en France à posséder trois enceintes fortifiées. Héritées de la période romaine, de la Renaissance et des travaux de Vauban au XVIIe siècle, elles ont préservé l’intégrité du Bayonne historique, qui ne s’est urbanisé qu’à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Postée au sommet de la vieille ville, la cathédrale Sainte-Marie veille sur les Bayonnais depuis plus de sept cents ans. Les peintures XIXe siècle des chapelles rayonnantes sont en cours de nettoyage. Elles sont revernies, recolorées, parfois reconstituées, dans un souci d’homogénéité avec l’ensemble. Deux d’entre elles sont déjà terminées. C’est le moment de venir apprécier l’avant et l’après de ce fabuleux travail de restauration.
B ouche-à-oreille de Sophie Castel : « La vieille demeure du Musée basque et de l’histoire de Bayonne est un passage obligé ; il faut également se rendre au marché des petits producteurs quai du Commandant-Roquebert, le samedi matin, et au bastion royal, qui permet d’apprécier la vue sur la cathédrale. »