Le match : Printemps vs Galeries Lafayette
C’est l’heure des grandes manoeuvres boulevard Haussmann. En annonçant l’acquisition de 51 % de La Redoute – avant une prise de contrôle totale de l’ex-vépéciste d’ici à 2021 –, le Groupe Galeries Lafayette franchit une étape décisive dans son développement. Le nouvel ensemble totalise un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros (3,8 milliards d’euros pour les Galeries Lafayette, 750 millions pour La Redoute) et se fixe pour objectif d’atteindre 5,5 milliards en 2020. D’ores et déjà, il s’impose comme le premier acteur du marché de l’habillement en France devant Kiabi (famille Mulliez). Surtout, il se donne, avec cette opération d’envergure, les moyens d’accélérer sa digitalisation à l’heure où Amazon bouscule le marché de l’habillement. « Il s’agit d’un projet industriel majeur, qui unit le meilleur du commerce physique et du digital », résume Philippe Houzé, président du directoire des Galeries Lafayette (photo de gauche, avec son fils Nicolas Houzé, directeur général). Pour l’heure, la part du digital dans les ventes s’élève à 17 %. Elle devrait atteindre 30 % vers 2025.
Eternel rival des Galeries Lafayette, le groupe Printemps, passé en 2013 sous la houlette du fonds qatari Divine Investments, poursuit lui aussi son développement digital (via notamment le site Placedestendances.com, racheté en 2013 à TF1) tout en misant sur la rénovation en profondeur de ses magasins. Objectif : préserver la magie des lieux… car tout ne passe pas encore par le net ! Des travaux d’envergure ont été programmés pour embellir environ 20 000 m2, moyennant un investissement total de 100 millions d’euros. Aux commandes du groupe, Paolo De Cesare (photo de droite) met les bouchées doubles pour offrir un écrin toujours plus luxueux aux produits et orchestrer la montée en gamme de l’enseigne. Sans oublier l’ouverture de nouveaux magasins, dans la foulée de ceux du musée du Louvre, de Marseille, de Cagnes-sur-Mer ou encore de la boutique Citadium des Champs-Elysées, inauguré en juillet. Autre chantier à mener en parallèle : le casse-tête de l’ouverture dominicale. Après de longues négociations avec les partenaires sociaux, le Printemps Haussmann s’y est mis en juin. S’il est trop tôt pour mesurer l’impact réel de cette révolution, l’exemple des Galeries Lafayette, ouvertes le dimanche depuis le 8 janvier, est encourageant. « Le dimanche est devenu la deuxième journée de la semaine en termes de fréquentation, après le samedi », explique Alexandra van Weddingen, porte-parole du groupe. L’ouverture dominicale a généré un chiffre d’affaires additionnel de 10 % pour le Groupe Galeries Lafayette… avec 1 000 embauches supplémentaires à la clé.