Les week-ends de... Gérard Jugnot
Longtemps, Gérard Jugnot a craint les week-ends. « Les déjeuners interminables de mon enfance y sont pour beaucoup », concède le réalisateur et comédien, qui, depuis quarante ans, divertit et enchante les Français avec ses pièces de théâtre et ses films. Dernier en date, dont le titre résume assez bien sa conception de l’existence : C’est beau la vie quand on y pense, qui vient de sortir en DVD *. Un film touchant, juste, faussement léger, plaisamment grave (exactement comme lui !), dans lequel on voit Gérard Jugnot tenter de jouer un rôle de père avec un jeune homme à qui on a greffé le coeur de son fils disparu dans un accident de voiture. Tourné en Bretagne, loin du XVIIIe arrondissement de Paris où il habite… et où il passe souvent le samedi et le dimanche pour fuir les week-ends à la campagne et ses embouteillages. S’il n’est pas sur un plateau de tournage ou sur les planches d’une scène (« J’aime beaucoup travailler quand les autres se reposent »), il se mue alors en citadin ordinaire. « Je fais partie de ceux que l’ouverture des magasins le dimanche réjouit. Avec mon épouse, nous choisissons ce jour pour flâner dans les belles boutiques. Déjeuner tard est aussi le plaisir des dimanches. Quand le temps est clément, nous
J’aime travailler quand les autres se reposent
enfourchons nos vélos (à assistance électrique) et nous sillonnons la ville comme des touristes. Je me tiens à l’écart de la foule et si nous visitons des musées ou découvrons des expositions, c’est le matin. »
Un programme « en extérieur » non valable le samedi, où tout le monde est de sortie dans les rues de la capitale. Ce jour-là, il confesse préférer rester chez lui pour goûter au « bonheur du cocooning ». Et le faire partager : excellent cuisinier, amateur de bons vins, il se régale et régale famille et amis autour de sa table. A moins qu’il ne reste sous sa couette à se nourrir de cinéma en DVD ou VOD. « Je fais souvent trop de choses alors j’apprécie ces moments calmes et simples. C’est beau la vie quand on y pense… ».